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LOIS ET AB.RTS
Si la manufacture de Sèvres cesse de faire du très-beau pour se livrer à la fabrication du commun, la France perdra, dans l'art précieux de la porcelaine , ce qui lui donnait de la supériorité sur toutes les nations 5 et les fabriques françaises, n'ayant plus ce modèle ou cet objet d'émulation descendront nécessairement de l'état de splendeur où elles sont parvenues. J'observerai d'ailleurs que si la fabrique de Sèvres ne reste pas la première de la France , par le hardi de ses ou-
vrages, la beauté des formes , la qualité des pâtes, la richesse des couleurs , elle ne mérite plus la protection spéciale du Gouvernement, et dès-lors il faut l'abandonner à elle-même. On se souviendra cependant toujours , pour la gloire de ses auteurs, que cette fabrique a créé l'art de la porcelaine en France; qu'elle a produit l'effet qu'on se proposait ; qu'elle laisse des imitateurs et vingt fabriques dans la seule ville de Paris , dont les chefs sont presque tous des
élèves de Sèvres.
Iklas je pense qu'elle peut encore rendre de grands services, et concourir à rehausser la gloire nationale : il faut , à cet effet, établir dans la manufacture de Sèvres deux sortes de fabrications ; l'une commune, et qui n'aura pour but que de faire très-bien tous les articles de consommation journalière, et l'autre de perfectionnement ou de luxe , uniquement occupée de produits extraordinaires. Le premier genre de fabrication ne coûtera rien au Gouvernement, et il aura l'avantage de répandre dans la société des porcelaines sans défaut, des formes aussi belles que soignées ; en un mot, il présentera constamment aux autres fabriques des modèles sous tous les rapports et préviendra la dégradation de l'art. Le second genre de fabrication entraînera nécessairement des dépenses; il n'aura pour objet que de perfectionner l'art, que d'exécuter des Ouvrages hardis, aussi étonnans par le volume que par le fini du travail , la beauté et l'élégance des formes : cette fabrication sera une fabrication de luxe ; mais le Gouvernement pourra en envoyer les produits, avec quelqu'orgueil , à tous les Etats de l'Europe ; il pourra en orner les palais nationaux, etc.; et je crois qu'il ne doit 'pas hésiter à faire quelque sacrifice au grand but qu'on se propose.
La fabrique de Sèvres pourra, sans se détourner de ces deux grands objets , se livrer à des recherches sur l'emploi
RELA'PIES .A.UX 11I/NES
etc.
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de nos terres et la fabrication des poteries ordinaires. On essayera d'opérer clans ce genre d'industrie , qui intéresse toutes les classes de la société, une révolution aussi heu-muse que celle qu'elle a produite dans l'art de la porcelaine. La manufacture de Sèvres doit donc se proposer trois ob-
jets,
fabrication de produits ordinaires ede consom-
mation ou vente journalière fabrication de produits extraordinaires ou objets de luxe ; 30 recherches sur l'emploi des terres pour la confection des poteries communes. Pour atteindre ce triple but, le Gouvernement n'a besoin
que d'ajouter 72,000 fr. par an à ce qu'il fait déjà pour cette manufacture. C'est d'après ces vues que j'ai l'honneur de vous proposer le projet d'arrêté suivant
ARiarr. du Gouvernement sur la manufacture nationale de Sèvres, du 3 thermidor an io. Les Consuls ordonnent qu'il sera fourni une somme de 6,000 fr. par mois à la manufacture de Sèvres , pour subvenir aux dépenses de l'atelier de perfectionnement, dont les produits seront tous à la disposition du Gouvernement. Il ne sera fait , à l'avenir , aucun fonds pour la fabrication des produits ordinaires qu'on livre au commerce.
POUDRES. AVIS du Conseil d'Etat ,portant qu'il convient
d'ajourner jusqu'à la nouvelle fixation du prix de vente des poudres, d'après le prix actuel des matières premières, la décision surie rapport du Ministre de l'Intérieur, concernant une demande du Conseil des mines, tendante à obtenir, pour les exploitans des
mines de la République, la délivrance de la poudre de mine , au prix de 8o centimes
- la livre ; du 8 ventôse an ARRITE des Consids,portant qu'ilsera nominé 'une commission spéciale, elzargée de propo,