Journal des Mines (1802-03, volume 13) [Image 198]

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DES FORMES CRISTALLINES

tangulaires , qui s'entrecroisent, suivant diffé-

rentes directions , et qu'on peut apercevoir facilement, même à l'oeil nud. Mais les lames de celui dans lequel la couleur bleuâtre a le plus d'intensité, présentent, en outre, un reflet nacré si vif, qu'on prendroit facilement, au premier coup-d'oeil, ce morceau pour appartenir à une zéolite stilbite en masse. On peut en détacher de petites lames rectangulaires ayant quelqu'épaisseur , et qui , de même que les cristaux qui ont été décrits, se divisent facilement dans toutes les directions. La pesanteur spécifique du sulfate de chaux

anhydre, mêlange de sel commun, m'a don-

née 2940. Celle des morceaux que j'ai dit exister dans le cabinet de M: Gréville , m'a don.né, pour celui dans lequel les lames sont for-

tement nacrées, 2957, et pour l'autre 2929.

Des deux de Vulpino , celui le plus compacte, m'a donné 2951 , et l'autre 2933. Dans tous ces morceaux la dureté de cette

substance est supérieure de quelque chose à celle du carbonate de chaux ; tous aussi sont fusibles au chalumeau, et donnent un verre opaque.

Il existe entre eux, quant à la phosphorescence sur la pelle échauffée, une différence très-marquée. Le sulfate de chaux anhydre de Vulpino y donne une lueur orangée assez vive;

celui mêlangé de sel commun en donne une bleuâtre très - faible ; mais celui des salines de

Berne n'en donne absolument aucune : celui. enfin que j'ai dit être mêlangé d'actin.ote d'oxyde de fer attractif, en donne une un peu plus rougeâtre que celui de Vulpinch

DIS SULFATE DE CHAUX ANHYDRE:

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Le gypse privé d'eau, ou sulfate de chaux anhydre , possède donc, ainsi que cela avait

déjà été observé, des caractères totalement disférens de ceux propres au sulfate de chaux qui renferme ce liquide. Et, comme dans ces deux pierres l'acide sulfurique et la chaux, sont dosés suivant les mêmes proportions, on ne peut douter que la présence de l'eau ne change entiérement la nature de la combinaison de l'acide et de la terre, lorsqu'elle -y prend place : ce qui

ne peut, ce me semble, avoir lieu qu'autant

que cette eau devient elle-même partie composante essentielle de la pierre. Ce n'est pas la seule substance qui nous mette

dans le cas de reconnaître que l'eau, considérée autrefois comme partie étrangère aux pier-

res qui la renfermaient, devient en réalité, dans plusieurs, partie essentielle à leur nature. Les analyses (lue M. Chenevix a faites des différentes espèces d'arseniates de cuivre, nous en ont offert un exemple très-frappant ; et cela principalement dans celle des variétés de la troisième espèce de ma description ( Transactions pkilolosophiques , 18o 1 et Journal des .Mines, tome XI, no. 61 ) à'laq-u.elle j'ai donné le nom d' Hématiforme. Ij-n mouvement de décomposition, qui se borne à la perte graduée de leur

eau constituante , change totalement la couleur de ces arseniates , et finit par les décolorer complètement, en amenant, en même-tems , ceux qui étaient doués de quelque transparence à une opacité complète. Cette perte de l'eau commence toujours a l'extérieur, et dans ce cas, la partie intérieure conserve bien sou-

vent toute sa couleur , ainsi que la demi4