Journal des Mines (1801-02, volume 12) [Image 172]

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ESSAI. POTAMOGRAPHIQUE assez commerçante, sur-tout pour les drapries : ses vins sont de banne qualité. Cette ville

sun LA MEUSE, etc.

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est fort ancienne, et connue dans l'Itinéraire

d'Antonin sous le nom de Neomagus, changé -

depuis en celui de Neocastrum, et enfin en coins de Meuse à

lems.

celui de Neuf-Château.. En suivant la Meuse dans une large prairie bien cultivée, on aperçoit Bourlemont, Domremy ou Damremy, et Vaucouleurs. Ici, on quitte ces terrains de pierrailles, on trouve des bancs. calcaires très-épais; les coquilles n'y sont jamais bien conservées la masse paraît composée d'une matière qui, en prenant un commencement de

cristallisation, a agglutiné_ les débris de co-

quilles. C'est dans ces différens endroits qu'on.

remarque les bernes de Robert. Ce sont des grandes masses informes de pierre calcaire, cristalline et coquillière, du volume de plusieurs mètres cubes. On serait tenté , en les voyant sur les places qu'elles occupent, d'attribuer leur déplacement à quelque grande révolution qu'aurait pu éprouver ce pays, si on ne savait (lue, pour éviter toute espèce de différent , l'empereur Henri II, et Robert, roi de Damremy.

France, vers la fin ,du dixième siècle, les firent placer sur les limites de leurs Etats. Domremy ou Damremy, n'est qu'une petite commune qui -a été illustrée par la naissance

d'une fille connue dans notre histoire sous le nom de Jeanne d'Arc. Naguères, on voyait la

maison de cette héroïne, et sur sa porte sa figure et ses armes. La Meuse coule encore sur le même calcaire à Domremy ; mais on remarque déjà quelque changement dans l'épais-.

la contexture, le grain et la, nature des

couches.,

So

Ici est naturellement terminée la tâche que nous nous étions proposée, celle de faire connaître la perte et la nouvelle source de la Meuse; mais, pour achever l'histoire d'une rivière

qui nous a présenté un objet d'étude rare et intéressant, quoique d'une manière rapide, nous suivrons ,son cours jusqu'à la mer, donnant toutefois quelques remarques sur la nature du pays, et une idée des villes par où elle passe.

On traverse la Meuse à Pagny sur un beau pont. La vallée est très-large ; et, pour éviter les dégradations qu'auraient pu occasionner

Pagny;

une rivière suiète à de fi-équens débordemens,

on a construit dans cette belle vallée, avant d'arriver au pont, une levée de près d'un my-

riamètre de longueur. Pagny est une bourgade assez peuplée; la culture y est suivie avec soin, et fait honneur à l'industrie des habitans , qui cultivent particulièrement-les bleds, les seigles,

les pommes de terres et les pavots, dont les graines sont précieusement cueillies, pour en retirer l'huile connue dans le commerce sous le nom d'huile d'oeillet. Après avoir baigné les murs du château de Void , sur des couches calcaires (1), souvent recouvertes par des sables argileux, la Meuse

arrive à Commercy. Commercy, est remarquable par un très-beau château que fit bâtir Stanislas, roi de Pologne. On y voit des eaux magnifiques fournies par la (I) Monnet , Description minéralogique , quatrièmevoyage, page 186.

Nature club

pays qu'elle arrose à Commercy.