Journal des Mines (1801-02, volume 12) [Image 168]

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ESSAI POTAMOGRAPHIQUE calcaire dans toute son étendue. Elle nous présente -un sujet assez ample et assez intéresparticulier sant pour donner lieu à un Mémoire sur la Lythologie de ce pays, en traitant la Potamographie de la Marne. La Meuse, qui doit être le sujet de ce Mémoire, est une des rivières qui sortent de la partie septentrionale de cette chaîne calcaire. Elle a ses sources dans deux petites vallées , celles de Recourt et d'Avrécourt , à deux myriamètres nord-nord-est de Langres , et 1,5o nord-ouest de Bourbontie-les-Bains. - Cette rivière, dont les eaux, dans la plus grande partie de leurs cours, coulent sur du calcaire, traverse le nord- est de la partie de Pays-Bas. la France, et une grande partie des abondante

La source de Recourt est assez suffit davantage

elle celle d'Avrécourt l'est même, un peu au-dessous de sa sortie de la terre, pour faire tourner la roue d'un moulin. Ces deux sources sortent l'une et l'autre d'une masse d'argile entremêlée de couches calcaires. La première a un bassin assez large, fait de mains d'hommes, dans des siècles reculés, de même qu'un château situé un peu au-dessus, mais aujourd'hui si ruiné' qu'on a peine à en

reconnaître les vestiges 
le bassin n'est guère

mieux conservé. Ces deux ruisseaux se réunissent près du Fort - Fillières , traversent ensuite la grande route de Langres à Bourbonne-les-Bams , el: ne commencent à porter le nom de Meuse que quand ils ont coulé autour des ruines du château de Meuse. C'est une petite commune à 97 ni 'le la grande route. Ici la Meuse coule sur des bancs 292

Source de

la Mense.

Meuse.

SUR LA MEUSE, etc. 293 bancs de pierre calcaire inclinés vers le nord, et dont le grain semble indiquer un commencement de cristallisation. De Meuse, cette rivière coule dans une belle vallée, en traversant deux chaussées anciennes attribuées aux Romains, Elle vient à Saint-Thiébaut (1), près Bour-

mont. Saint - Thiébaut fut autrefois fameux

dans les guerres; mais aujourd'hui ce n'est plus qu'une faible commune. Bournion.t est une petite ville vis-à-vis Saint-Thiébaut , sur la rive (1) La Meuse , près Saint -Thiébant , traverse deux

çllausséesanciennes , et attribuées aux. Romains. je ne sais

pourquoi on attribue ainsi aux Romains tous le travaux anciens qui sont en France. Lors de l'entrée de ces vainqueurs dans les Gaules , les habitans n'étaient plus barbares. Ils pouvaient avoir quelques connaissances et quelqu'expérience dans les arts. Ces chemins , ces chaussées ou forteresses si abondamment répandus dans les contrées voisines des sources de la Meuse , ne devraient être réputés ouvrages des Romains que lorsqu'il y a des preuves convaincantes , des inscriptions , ou quelques citations authentiques dans -l'histoire. Beaucoup de ces forteresses ne datent que depuis la décadence de l'Empire ou des premiers siècles de la Monarchie. Nombre de petits Potentats habitaient des châteaux élevés , d'où ils allaient faire des incursions et lever des contributions sur ceux qui ne pouvaient résister à la force de leurs armes. Les camps attribués aux Romains sont très-communs en ce pays , on en voit sur toutes les hauteurs un peu élevées ou dominantes une grande étendue de pays. Aux environs de Langres , ils sont très-multipliés. Il est encore aisé d'en reconnaître la forme , quoique le soc ait passé dessus. Les champs de bataille ne sont pas moins communs. Le laboureur trouve fréquemment des ferrures , des piques des fragmens d'armes, et quelquefois,en remuant les terres, il découvre des ossemens abondai/5.

rolume 12,

Bourmont;