Journal des Mines (1801-02, volume 11) [Image 170]

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SUR D'AFFINAGE

1T PLOMB..

qui lui est uni conserve sa forme métallique, il ne restait plus à ces chimistes qu'à trouver le moyen d'opérer la séparation de ces deux niétaux; ils y ont été conduits en observant ire l'oxyde de plomb, clans son état de liquéfaction, pénètre, avec facilité les substances qui lui sont en contact, sur-tout les cendres des os d'animaux, sans déformer les vaisseaux qui en sont construits. Aucune autre matière n'est en effet plus propre que celle- ci à former les petites coupelles d'essai.

La difficulté, et souvent même l'impossibi, lité de se procurer 6 à 8 hectolitres de cendres' d'os pour chaque affinage en grand, dans les

fourneaux à l'allemande, a fait recourir aux

cendres de bois ; mais outre qu'elles sont coû-

teuses , souvent on ne peut s'en procurer en quantité suffisante ; elles ont même un grand inconvénient , c'est celui de s'enlever et de

surnager le plomb en bain ; pour lors l'affinage

est manqué , ce qui a lieu toutes les fois que les cendres sont mal préparées , que la coupelle est insuffisamment et inégalement battue,

ou que les canaux destinés à l'évaporation dé l'humidité ne sont ni en assez grand nombre ni disposés convenablement, ni recouverts d'une couche de scories sur laquelle on établit la sole

qui reçoit les cendres, sole qui doit être construite en briques les plus poreuses , afin que l'eau, dont on est obligé d'arroser les cendres, puisse les pénétrer en se vaporisant, se rendre dans le lit de scories, et s'échapper par les soupiraux qui sont à la base du fourneau.

SUR L'AFFINAGEDU PLOMB.

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Pour s'assurer de la teneur du plomb en argent , il suffit d'en passer quelques grammes dans une petite coupelle de cendres d'os, placée sous la moufle d'un fourneau d'essai ; à mesure que le plomb s'oxyde il s'imbibe dans la coupelle, et il finit par faire son-éclair,, ce qui annonce que tout le plomb est dissipé, que l'argent qu'il contenait est affiné et parvenu à son maximum de pureté. Dans l'affinage en grand, on a de même pour objet de séparer l'argent du plomb, mais non de faire pénétrer tout ce dernier dans la coupelle, ce qui même est impraticable, car alors

il faudrait encore beaucoup plus de cendres pour l'absorption totale de ce métal ; d'ailleurs l'opération exigerait plus de io fois le terns ordinaire

à un affinage, et occasionnerait une dépense décuple de combustible, et un plus grand déchet sur les métaux , que dans le procédé en usage, où la majeure partie du plomb s'obtient en litharge , tandis qu'une portion pénétré dans la coupelle, et en imbibe environ 5 centimètres d'épaisseur, qu'on est obligé de fondre pour en revivifier le plomb. Cette réduction est aussi plus dispendieuse, et éprouve un phis grand déchet que la litharge , qui est facile à fondre, et qui, sans passer au fourneau, peut être livrée au commerce. Les minerais de plomb et les litharges peuvent être fondus comme en Angleterre et clans les départemens de la ci-devant Bretagne, au. fourneau à réverbère, dont les soles ou bassins