Journal des Mines (1801-02, volume 11) [Image 15]

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SUR LA MIN ,IIALO'GIE

ter exclusivement les mines trouvées dans le district de leur domaine. Il leur était permis ou de les faire traiter eux-mêmes, quoiqu'ils n'en hissent point les inventeurs, ou de prétendre le dixième, ou un antre tribut annuel de l'inventeur auquel ils en permettaient l'exploitation . Le gouvernement rôyaï avait aussi ce mal-entendu privilége exclusif des mines existantes dans ses états et non comprises dans des fiefs pal-dell:

liers. De cette façon, les inventeurs, ou tout autre particulier, étaient entravés à entreprendre et suivre un travail si important, et le maître du fief, ou le roi, d'ordinaire, ne l'entreprenait point non plus faute de moyens ou de bonne Volonté. DE s moyens de retirer tout le bénéfice possible de la Minéralogie du. Piémont.

Nous touchons heureusement à l'époque la plupart des inconvéniens sus-énoncés, qui empêchaient un si grand bénéfice à nos provinces , vont cesser. La constitution d'un peuple libre va nous protéger et nous délivrer de toutes ces lois absurdes et cruelles , qui ne tendaient -qu'à 'asservir la race humaine. Le Ministre de l'Intérieur de la plus grande de g nations , est déjà chargé de l'administration de notre pays; il nous comprend dans le partage du bonheur que son zèle éclairé procure aux Français. Que ne devons-nous pas attendre de

bien par l'établissement et l'avancement de çette

branche de productions minérales, de la part d'un. des sa-vans les plus distingués de l'Europe,

DU PIÉMO,NT.

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'qui a tant illustré la-chimie et l'histoire naturelle par les ouvrages qu'il a publiés, et qui est constitué Ministre ? La nation Piémontaise elle-même, à peine a-telle, pu recouvrer sa liberté par le puissant appui des Français, que sa commission .de gouvernement, composée de citoyens les plus éclai-

rés, dirigée par le ministre extraordinaire de la grande nation , Jourdan, .se hâta tout de suite d'établir des bases solides à l'instruction. publique. 'Elle recréa l'académie des sciences, lui ajouta un nouveau lustre en y joignant la littérature et beaux-arts, et plaça au lycée national des professeurs instruits dans toutes les branches de la philosophie naturelle et morale (1). Désormais les connaissances minéralogiques et chimiques, comme toutes les autres vont se répandre avec toute la rapidité et toute la facilité possibles. Avec ces avantages, et avec les sages dispositions qu'on peut donner, nous aurons le bonheur de voir non-seulement fleurir parmi nous l'exploitation des mines et des autres produits (t) Non-seulement la commission du gouvernement a su choisir le genre de sciences et d'instructions les utiles et les professeurs habiles à les répandre, mais elle a encore sagement décrété une dot en bien-fonds qui donne un revenu suffisant pour fournir à l'honoraire des instituteurs et aux frais nécessaires. Désormais cette dépense si

utile ne sera plus à la charge du gouvernement, ni assujettie aux chances malheureuses qui arrivent dans les tems dé dis, sensiOns publiques, et les gens-de-lettres pourront vaquer

tranquillement à leurs travaux et à l'instruction publique, sans devoir les discontinuer pour songer aux moyens de vivre.