Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 208]

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SUR LA MINÉRALOdIE

DE L'AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.

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Canada, aidé -par un savant anglais , son. compagnon de voyage, Guillernard , qui s'exprime en bon et vrai minéralogiste. Ils observent d'abord que les États-unis de l'Amérique du nord , et 'surtout auprès de Philadelphie , sont divisés par des' chaînes basses de montagnes granitiques et calcaires ; que les premières sont toujours les plus grandes , les plus élevées , les plus alignées , et que les autres le sont bien moins et leur paraissent subordonnées en tout , et que le tout est souvent

par du vrai

confondu par des atterrissemens qui , les comblant quelquefois , n'en laissent paraître que peu de

sible d'y découvrir des minerais , comme r en ai découvert en France dans de pareilles veines notamment dans celles de spath pesant à Royat près de Clermont-Ferrand, et dans celles de quartz

chose. Mais ce qui confirme encore mieux les conjectures de Guettard, est de voir que le calcaire

se trouve uni fort souvent avec le granitique et ce calcaire , qu'on ne doit jamais 'confondre avec celui qui est coquillier , y est ou en veines ou en bancs plus ou moins épais et plus ou moins fermes , 'et ces veines suivent l'ordre -des parties du rocher granitique , c'est-à-dire qu'elles s'inclinent et se dirigent comme lui : 'c'est dire que cette pierre calcaire est du genre des primitives , et est contemporaine du granit. Le voisinage de Philadelphie n'offre, dit, que des rochers de granit. L'espèce la plus commune est remplie de mica.,. et souvent de grandes feuilles de vrai talc. Les couches de ces rochers

font avec l'horizon un angle de 4.5 degrés. La terre qui les couvre est ordinairement un sable gras, c'est-à-dire, mêlé avec de l'argile : on trouve même quelquefois de l'argile pure en couche audessous.

Cette masse générale de granit est i-itrecoupée souvent par des veines de pierre de cort4e, de quartz ,

et de pierre à chaux à demi cristallisée, et même

marbre ,

dont on voit une large

veine près de Norristown. Mais_ ce qu'il y a vraiment de remarquable , c'est de voir que les veines suivent l'ordre des filons , qu'elles s'enfoncent comme eux , et semblent même être totalement perpendiculaires à l'horizon ; ce qui fait voir que

ces veines ne peuvent pas être comprises parmi celles qui sont ordinaires à cette espèce de rocher,

qu'on doit bien plutôt les comparer, en effet , aux vrais filons , et que .peut-être il serait pos-

améthystées , qui sont dans le même département

auprès de Saint -Germain-Roche- Savine. Je dis qu'on y pourrait découvrir des parties métalliques , parce qu'il paraît que c'est dans cette position que la nature s'est plue à former les minérais métalliques. On ne trouve , est-il dit encore , dans les environs de Philadelphie, aucune dépouille marine-ou autres. Les excavations faites dans la terre et sur les bords des ruisseaux montrent souvent une pierre légère, grenue , aisée à fendre , tenant beaucoup du pétunsé ou feld-spath. Qui ne voit en cela le dépôt des matières graniteUses non consolidées que l'on trouvé par-tout auprès des montagnes gra-

C'est ce qui annonce toujours qu'on s'approche du granit , ou qu'on s'en éloigne. Telles sont les premières observations minéralogiques que font nos voyageurs. En remontant de là au nord , on observe une chose fort remarquable , et qui paraît être le contraire des autres Dd2

nitiques

!