Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 122]

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SUR LES MINES DE TERRE D'OMBRE.

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RÉVLEXIONS GÉOLOGIQUES

jusqu'ici depuis les Climats où leur race vit encore ou bien, ce pays--ci était-il lui-même assez chaud autrefois pour que ces êtres eussent pu l'habiter S. La première opinion a encore beaucoup de partisans , et j'en suis étonné ; car , sans employer d'autres argumens , je tiens pour impossible et invraisemblable, que des flottes ou des convois tels que ceux-ci, partant de l'Inde ou de l'Afrique, aient voyagé comme de conserve, soient arrivés simultanément , et encore reconnaissables , dans

une même baie du nord , après avoir fait tout le tour du continent , ou traversé en ligne directe les plus hautes chaînes de montagnes, enfin après avoir

laissé pareils dépôts tout le long de la route. 9. Les meilleurs géologues , et, sans doute celui que je commente ici , ont donc adopté la seconde opinion : mais ils ne peuvent encore lui donner que le nom de conjecture, tant ils restent divisés ou indécis sur les moyens de la justifier, sur les faits ou argurtféris-qui peuventrreenizl'établir car ils sont obligés , pour cela , de mettre en jeu

tous les agens connus dans l'ordre actuel de la nature, par lesquels la chaleur , soit solaire , soit

terrestre , aurait pu croître , décroître et s'annuller dans le même lieu ; et c'est sur-tout la nutation de l'axe qu'ils appellent à leur secours : mais j'ai montré ailleurs ( i ) que toutes ces causes , même réunies , auraient été insensibles , ou de beaucoup insuffisantes pour produire l'effet dont il est question; elles expliqueraient tout au plus l'émigration, la dégénération, la langueur et enfin l'extinction graduelle d'une race , tandis qu'il s'agit d'expliquer non-seulement sa destruction absolue dans u) Nouveaux Principes de géologie, pages 339 -33.

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tel pays , non-seulement la mort subite de tous les individus par le froid , mais encore ce froid si brusque et si intense-, qu'il 'nous les a conservés jusqu'à ce jour à l'état de glace , dans leur entier, et tels qu'il les avait saisis. o. Cela fait assez voir qu'ici toutes les lu-

mières , toutes les ressources du physicien doivent être en défaut ; que c'est au cosmologue à résoudre .ce phénomène terrestre , et qu'il ne le pourra qu'à l'aide de l'un de ces grands phénomènes célestes et instantanés , par lesquels tous. les mondes ont reçu et recevront leur naissance fleur régénération, leurs successives et différentes Imanières d'exister. Je n'ai donc point hésité de faire intervenir une de ces causes surlunaires , qui , entre autres effets aura produit non pas seulement une nutation progressive, mais un changement subit dans la position de l'axe, et par conséquent aussi dans le, mouvement gyratoire de notre planète; cause dont

la puissance doit, sans doute, effrayer les imagi;,. nations vulgaires ïimais qui , dans le fait , ne sup4 pose guéfe plusique la force d'un, cheveu, ou du moinglre. souffle.

sujet; En. relisaritytout ce que j'ai ti que ce fait, une,foiS admis On 'sera convainc suffit seul pounrésoudre les plus grandes difficultés de la géographie phyisique , notamment celles de la question présenté' : car, quoiqu'aujourd'hui fa masse, des eaux .soit bien moindre , et celle des terres.T1Dien plus diffohne, supposons:que l'axe .du

globe.:vienne à changer, en se portant à 5 o ou 6o degrés de distance , cornme il paraît,favoir fait autrefois ; cela ne peut arriver sans qu'une grande partie de I.a.mer, équinoxiale s'affaisseiSoudain de quinze ou seize cents mètres, sans qu'elle courre