Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 208]

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dé folioles de diverses plantes aquatiques , dont on peut même très-bien distinguer plusieurs espèces , tandis que la terre d'ombre n'offre absolument que des détritus de bois. Malgré l'état de compression occasionné par Te poids énorme de la couche supérieure de galet, qui a douze pieds d'épaiSseur, , la terre d'ombre

Mines de Liblar.

LA route de Bruhl à Liblar est très-praticable pour les voitures ; une heure et demie suffit pour faire ce trajet. L'on trouve, presque à l'entrée du village, château de Gracht, appartenant à la comtesse douairière de _Metternich : ce lieu est remarquable par

n'en a pas moins conservé la faculté de rester spon-

gieuse, et d'être très-avide de s'imprégner d'humidité ; ce qui lui fait éprouver , dans le temps une sorte de gonflement qui la rend des en quelque manière élastique. Les ouvriers exploitent cette masse avec la plus grande facilité en la coupant par tranches avec des espèces de bèches dont le manche est un peu recourbé. Lorsqu'on est arrivé à une profondeur qui ne permet plus de sortir la terre d'ombre avec des brouettes , on emploie de grands paniers suspen-

de belles eaux, des parcs bien entretenus, et de vastes jardins, plantés dans un bon genre; les serres renferment des plantes exotiques intéressantes ; et le château, un cabinet d'histoire naturelle assez riche en minéraux, en quadrupèdes et en oiseaux.

pluies-,

dus à des cordes qu'on élève et descend à volonté, à l'aide d'un treuil (fig. _2 ). La terre d'ombre ne reçoit d'autre préparation sur les lieux que celle d'être mouillée si elle n'est pas, assez humide : alors des femmes ou.des enfan

sont occupés à la mouler dans des espèces de vases coniques en bois, semblables à des pots à

fleurs ordinaires ; on expose ensuite ces espèces de mottes sur le sol environnant, disposé en matière d'aire. Lorsqu'elles commencent à sécher on les empile de manière que l'air et le soleil leur donnent de la consistance ( fig. 3 ) ; alors elles sont en état d'être transportées dans les lieux destinés aux entrepôts, pour servir soit pour le commerce, la peinture , la falsification des tabacs , soit enfin comme combustibles dans les usages domestiques.

Tout annonce ici que la maîtresse de cette belle possession aime les arts et les sciences. Les mines de terre d'ombre de Liblar forment une des principales ressources des habitans du pays; elfes ne sont éloignées que de quatre cents toise& environ du village. C'est ici l'exploitation la plus considérable et la plus étendue qu'il y ait dans ce genre; elle occupe plus de deux cents ouvriers de Liblar, sans compter ceux du voisinage qui viennent y travailler, ainsi que des femmes et des enfans. La consommation qu'on fait de cette terre, est très-étendue ; ce que le commerce en achète, soit

pour la peinture à la détrempe et à l'huile, soit -pour les tabacs, n'est rien en cômparaison de ce qui s'en use dans les villes et les villages voisins qui n'ont presque pas d'autre combustible pour leur chauffage : on en brûle d'ailleurs sur les mines même des quantités considérables, pour en obtenir .

de la cendre, qui forme un excellent engrais, et devient par-là un objet de commerce très-in-Tortant pour l'agriculture,