Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 199]

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Après m'être assuré de l'exactitude de ce moyen,

( 8 8 5)des pièces qui ont subi de longues épreuves sans

j'ai mis en dissolution 6o grains de bronze d'un

s'altérer, avec celles qui ont été de bonne heure hors

essai tiré d'un grand fourneau contenant 5 o milliers

de service, fera voir probablement que c'est au défaut de densité et à la combinaison imparfaite

quelques momens avant de couler. J'ai obtenu 4,75 gr. de chaux d'étain, qui, multipliés par o,8 donnent 3,8 ; les 6o grains de bronze étaient donc composés de 56,2 grains de cuivre et 3,8 grains

d'étain, ce qui répond à i oo de cuivre et 6,76 d'étain.

D'un autre côté , la pesanteur spécifique de ce morceau , déterminée fort exactement, était 8,61; l'augmentation de pesanteur spécifique calculée d'après la formule, est donc o,oz. Maimenant, si l'on compare cet essai avec le 2 et le 3 du tableau , entre lesquels il tombe , on verra que dans ceux - ci la pesanteur spécifique est plus considérable : par conséquent, les pièces faites avec

n'ont pas fa densité qu'elles pourraient. avoir ; d'Où suit une combinaison moins 'intime , signe d'une fusion le métal 'd'où cet essai a été tiré

,

trop faible.

En réunissant ainsi l'examen de ,la pesanteur spécifique et la, connaissance du titré , corn.paré beaucoup d'essais tirés, de grandes masses en' fusion , soit entre eux , soit avec ceux que j'ai faits; j'ai observé constamment un exçès de pesanteur spécifique dans ceux-ci, et souvent des différences remarquables entre les pesanteurs spécifiques et le titre de plusieurs essais tirés de la même masse

mais à différens endroits du fourneau. - Ce travail continué donnera des éclaircissemens sur le dépérissement si prompt de certaines pièces, et Sin- les' inégalités considerables- observées entre

des pièces d'une même coulée. La comparaison

provenant d'une trop faible fusion, qu'il faut attribuer l'infériorité des dernières. Les proportions convenables à observer dans ?alliage pour faire de bonnes pièces , n'ont encore été déterminées par aucune expérience. Le bronze le meilleur est sans doute celui qui, avec

la ténacité suffisante pour résister à l'explosion dans tous les cas, aura la plus grande dureté possible.

En faisant attention que

,

dans le bronze, à

mesure que la dureté augmente, la ténacité diminue, on voit qu'une fois le point de ténacité convenable

fixé, le degré de dureté correspondant est le seul qu'on puisse attendre : au-dessus de ce point, on aurait plus de dureté, mais une ténacité trop faible; et au-dessous , avec une ténacité surabondante on manquerait de la dureté nécessaire. Jusqu'ici les pièces n'ont pas manqué par défaut de ténacité ; l'effort extraordinaire qu'elles supportent dans les épreuves à double et triple charge, indique au contraire qu'elles en ont trop : et cette surabondance est nuisible , puisqu'elle est aux dépens de la dureté nécessaire à leur conservation. Pour trouver donc le point de ténacité convenable, il suffit de faire quelques pièces avec 'des alliages dont les ténacités iraient 'en diminuant peu à peu 'et de les tirer à charge ordinaire dans le cas le plus défavorable que le service puisse présenter , par exemple , échauffées à 30 ou 40 degrés : la pièce voisine de celle qui n'aura pas résisté , sera sans