Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 198]

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( 882 ) la pesanteur spécifique la fusion plus ou Moins forte, j'ai fondu, à des degrés de chaleur sensiblement différens , des alliages au même titre ; et j'ai constamment remarqué dans ceux qui avaient été exposés au feu le plus violent , une pesanteur spé-

cifique .plus grande que dans ceux qui avaient éprouvé seulement le degré de chaleur nécessaire pour les faire couler. Les premiers, examinés à la loupe, présentaient lin grain très-fin et régulièrement disposé ; leur couleur était uniforme, et la combinaison paraissait complète jusque dans les plus petites molécules

visibles. Le grain des seconds était plus gros et moins régulier on apercevait aisément des gIobules d'étain séparés ; qui annonçaient une combinaison imparfaite. On conçoit d'après ces seules différences comment, même avec l'alliage le plus convenable, H est possible de faire de mauvaises pièces , si le métal n'a pas eu une fusion assez forte. -

Lorsqu'on se sert d'une pièce dans laquelle l'étain et le cuivre sont mal combinés , la chaleur de l'explosion fait fondre les globules d'étain séparés : il en résulte de petites chambres ; s'il y a une suite de globules contigus , elles s'agrandissent , rendent le service de la pièce fort dangereux , et entraînent bientôt son entier dépérissement. Pour pouvoir comparer les pesanteurs spécifiques des essais précédens avec celles du métal des

pièces, et celles des pièces entre elles , j'ai eu besoin d'un moyen qui fît connaître exactement le titre du bronze sur lequel on opère je me suis servi de la précipitation spontanée de l'étain dissous

83) dans l'acide nitreux. Pour éprouver l'exactitude de ce procédé , j'ai mis dans de l'acide nitreux très-pur , 112 grains de bronze , .composés de loo grains de cuivre et 12 grains d'étain : j'étais sûr de ces proportions,. puisque l'essai dont les 2 grains étaient tirés, avait été fondu de manière que fa différence des poids, avant et après la fonte,

n'était que d'un demi-grain sur une masse de

672 grains. En chauffant la dissolution, j'ai accéléré la décomposition de l'acide et la précipitation de l'oxide d'étain, que j'ai retiré -en filtrant, et qui , bien lavé et séché , pesait 15 grains mais l'étain , en se combinant par la voie humide avec l'oxigène , augmente de 23,551I par quintal il faut donc, pour avoir la quantité d'étain contenue dans les 15 grains d'oxide , les multiplier 0,8 , à très-peu de chose par la fraction près : le résultat est 12 grains, quantité d'étain contenue effectivement dans le bronze dissous. 'La même opération répétée sur i o6 grains de bronze, composé de ï 00 grains de cuivre et 6 d'étain , a fourni , après les manipulations nécessaires, 7,3 grainS de chaux d'étain : multipliant par o,8, on a 5,84, quantité trop peu différente de 6 pour donner des erreurs dangereuses dans l'estimation du titre du bronze. Je me suis servi

de ce, procédé sur un- grand nombre d'alliages dont le titre m'était exactement connu , et je n'ai jamais -eu d'erreur plus forte que la précédente. Il faut , comme je l'ai dit , employer de l'acide

nitreux très pur , parce que s'il contenait quel-

ques portions d'acide muriatique ou vitriolique il resterait un peu de chaux d'étain en dissolu-, Éon.

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