Journal des Mines (1796-97, volume 6) [Image 144]

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pagnie avaient cherché à faire revivre les mines de plomb tenant argent , situées près de la commune de l'Argentière, qui probablement en avait tiré son nom. Ces mines paraissent avoir été exploitées par les Romains. Les buchers trouvés dans les excations,.la suie dont les galeries et cheminées étaient

encore pleines, attestent qu'on faisait usage du feu

pour faciliter le travail , comme cela se pratique encore aux mines du RammeIsberg , dans le Hartz. Depuis un .temps immémorial , ces mines étaient abandonnées; le C. Schldgberg, les retrouva en 1785 , en cherchant des matières propres à alimenter une verrerie et une briqueterie , qu'il se proposait d'établir pour utiliser la mine de houille de Saint-Martin , découverte l'année d'avant. Elles sont situés dans une vallée qui vient aboutir à la. Durance : on y entra par deux anciennes ouvertures qui existaient sur le bord du torrent qui coule dans cette vallée.. Des piliers, des déblais contenant du minéral, firent concevoir de grandes espérances et l'on s'empressa, suivant un usage malheureusement trop constant parmi nous , d'élever à grands frais, et d'après les plans d'un architecte, des bâtimens considérables, encore furent-ils placés dans,

la plus mauvaise situation que l'on put choisir au fond d'une gorge étroite entre des rochers à pic , qui , pendant quatre mois derannée , dérobent la vue du soleil , et au bord ou plutôt sur le lit

d'un torrent impétueux qui les menace et

les.

endommage souvent. Les approvisionnemens de toute espèce n'y. arrivent que difficilement, même dans la belle saison ; et quelquefois en hiver avec beaucoup de danger pour les hommes et les. chevaux. La rapidité du torrent empêche, dans cette même saison, que les bocards et laveries ne puissen%

travailler : les canaux et les trompes se remplissent

souvent lorsqu'on s'y attend le moins. Enfin les bâtimens sont exposés à une avalanche qui se forme

presque annuellement au-dessus d'eux du côté de l'ouest , et dont le danger s'est4cru par l'imprudence qu'on a eue de couper les bois de la gorge par laquelle elle se précipite. Cet exposé fait voir combien il importe de réfléchir mûrement sur le choix d'un emplacement. Le C." Mlithuon , ingénieur des mines , qui a dirigé cet établissement., estime que lorsqu'on le reprendra , il sera néces-

saire de choisir une position plus sûre et plus avantageuse ; il propose de placer les nouveaux bâtimens sur le chemin qui conduit de l'Argentière à la vallée qui dépend de cette commune entre les deux principaux gîtes de minéral que nous allons indiquer. Il faudrait un canal de deux kilomètres environ de longueur ; mais on pourrait

se servir d'un canal d'irrigation déjà existant, laissant jouir les habitans de la quantité d'eau

qu'il leur fournit.; il n'aurait besoin que d'être

agrandi. On connaît trois différens gîtes de minéral dans cette vallée : le premier, dans un lieu nommé le Corjas, est une espèce de masse ou de banc dont le mur est un schiste pourri , et le toit une espèce de gneis

secondaire, blanchâtre, qui renferme beaucoup de quartz et peu de mica. On voit que ce gîte est du nombre de ceux que les Allemands nomment steinscheidung. Sa longueur connue est de cent mètres environ, sa largeur d'environ cinquante. ',Ce banc est à-peu-près horizontal dans quelques endroits mais en général il incline d'environ 20' au sud-est. Le minéral s'y trouve en blocs détachés , séparés par du quartz souvent assez semblable à celui de la