Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 194]

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Les étangs de ce pays ne sont pas meule favorables à la production de la tourbe , soit parce que la plupart sont tour-à-tour en eau et en culture, Soit parce que leur fond est ordinairement d'une argile mêlée de sable blanc, sur lequel il croît peu de plantes aquatiques : celles mêmes qui y ont végété , se décomposent sans laisser de résidu combustible.

.C'est cette partie du département qui portait le nom de Rresse Brixia ), Les monumens de l'antiquité sont aussi rares dans ces plaines basses et fangeuses, qu'ils sont multipliés dans la partie haute du département, et sur-tout dans celle qui a reçu, -à cause de la préférence que lui accordèrent le& Romains, le nom de Val-Romey Vallis romana): Cette circonstance semble confirmer ce que nous

avons dit de l'existence probable d'un lac dans

forriaé. par le. confluent du Rhône et de la Saône, et le long de la rive gauche de cette dernière rivière. C'est ainsi que les ouvrages des hommes

peuvent servir à jeter quelque jour sur l'histoire même de la nature (

).

Les productions de la Bresse consistent prii,t-

cipalement en blés, chanvre ,propre pour la-marine, par sa hauteur, qui va jusqu'à 5 à 6 mètres; bêtes à cornes et chevaux , volailles et poissons : le bois y est rare; les terres n'y reposent presque jamais , et il en est qui donnent même , assez communément deux récoltes par an. L' commune ( ville ) de Pontde-Vaux fait', un côrnmerce assez -.considérable des -

productions .du- -pays

,

qui descendent de là à la

Saône, soit par la rivière de Reissouze , ou par un canal nouvellement creusé. On verra dans peu , sur )

Voyq le Journal, de floréal dernier , pages. 6 et 7.

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ce canal, un pont en fer coulé, d'une forme nou, et admiré des connaisseurs.

-- 'ta partie orientale du département , comprenant le Revermont, le haut Bug-ey et le V al-Romey, diffère, à tous égards, de celle dont nous venons

d'esquisser la description : elle est traversée, du nordnord-est au sud-sud-ouest , par plusieurs chaînes de montagnes parallèles entre elles , qui sont le

prolongement du Jura. Les vallées y sont profondes et sillonnées par des torrens rapides ; vers le milieu du pays est le lac de Nantua , assez élevé pour verser ses eaux

dans différentes directions. Le chevalier Shuhburgh, lui donne 1413 pieds anglais- d'élévation au-dessus de la mer ( 424 mètres, 6 ). L'extrémité méridionale le de la chaîne principale du Jura , est connue sous qu'elle nom de Mont-Credo. Tout semble annoncer

tenait autrefois au Mont- Vouache , qui règne visà-vis et dans la même direction, au département du Mont-Blanc , de l'autre côté du Rhône. Ce fleu-ee se fraie , l'espace de s 6 o o o mètres , un passage étroit entre ces montagnes ; il s'ensevelit , même pendant soixante pas, sous les débris qu'il en a détachés ; c'est la Perte du Rhône ensuite il devient navigable à Genissiat , environ deux myriamètres au-dessus de Seyssel; on a vu depuis peu un FraiaCais (le citoyen Roissel), suivre ce fleuve, en bateau,

dans cette partie de son cours. Les pentes extérieures des collines les plus favorablement exposées, sont plantées en vignes ; des bois de sapins occupent le

centre des chaînes : il y croît aussi beaucoup de Luis et ces différens bois se transportent jusqu'à Lyon. Les habitans nourrissent beaucoup de moutons; ils ne recueillent pas assez de grains pour leur consoMmation : la Bresse y supplée. Nantua,