Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 159]

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'dans l'ancien cratère volcanique, dit Solfatare de PouzzoIe. Avant lui , j'avais plusieurs fois visité tous Tes lieux désignés par le naturaliste anglais, sans avoir eu le bonheur d'y rencontrer la substance qui .a été le sujet de ses observations et de ses méditations, excepté dans les collines de l'Imbrunetta, oit au milieu des serpentines décomposées, j'ai trouvé, en 178 , de nombreuses concrétions siliceuses que je nommai alors pierres de poix, parce que le genre de leur transparence , leur dureté , leur pesanteur spécifique, leur manière de se comporter au feu, leurs autres caractères physiques et chimiques , me parurent les rapprocher de la nature des pierres de poix infusibles de Hongrie , du Piémont et de divers autres lieux. J'en plaçai beau-

coup de beaux échantillons dans le cabinet de Florence ; j'en envoyai une collection au citoyen la Peyrouse , de Toulouse, j'en portai beaucoup de

morceaux à Paris pour les distribuer comme objets curieux , et j'en possède encore une suite considérable. Cependant , j'ai toujours été loin de supposer que l'existence de ces concrétions indiquât l'action d'un dissolvant de la substance quartzeuse ; je ne crus pas, comme je ne crois pas encore, qu'il faille recourir à une dissolution pour expliquer la formation de ces incrustations siliceuses , parce que je ne pense pas que la dissolution soit un préalable absolument nécessaire pour la formation d'une concrétion quelconque ; car, après y avoir longuement réfléchi, et avoir suivi avec attention les opérations de la nature , analogues au fait dont il s'agit, je

n'admets point, depuis long-temps, l'action d'un dissolvant comme nécessaire pour placet dans le3

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fentes et les cavités des montagnes, les procluit de l'infiltration ; je ne puis donc trouver aucun rapport entre les recherches de M. Thompson , pour

trouver les menstrues qui peuvent avoir action sur le quartz , et le phénomène qu'il observait ; je considère comme absolument étrangère à la formation des stalactites siliceuses qu'il décrit , la rencontre qu'il a faite de la soude. dans les lieux environnans , soit que cet alcali y fût libre , ou qu'il feu combiné avec l'acide nmpiatique , pour constituer du sel marin. Lorsque, dans mes Mémoires sur les pierres composées, j'ai moi-mérite suppose que la nature s'était encore réservé un dissolvant propre au quartz , dissolvant qu'elle n'employait que rarement , qui

n'agissait que dans l'obscurité de l'intérieur des montagnes, mais qui échappait à nos recherches,

parce qu'il se détruisait ou se dissipait à l'approche de la lumière, j'ai présumé son existence, non de la formation journalière des cristaux de roche, mais de la corrosion qu'éprouvent quelquefois ces cristaux tout formés, parce qu'il n'y a que l'action d'un dissolvant qui puisse arracher à la force de l'aggrégation les molécules de quartz qui étaient réunies en masses dures et compactes, et qui puisse carier ces cristaux jusques dans leur centre , en ne leur laissant qu'une simple carcasse fragile, et presque défigurée, comme j'en ai trouvé assez souvent; car, je le répète, je ne connais que la force des affinités chimiques qui surpasse celle de l'affinité d'aggrégation. Parmi les opinions admises sans avoir été assez réfléchies, il en est une qui me semble un préjugé très-essentiel à combattre , parce qu'étant admise comme une vérité par la plupart des chimistes et