Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 158]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

(y4)

du Vésuve de 1794. , sortit des flancs de Ta montagne, et qui , traversant la ville dite Torre-del-Greco pour aller se précipiter dans la mer, renversa toutes les maisons qu'il trouva sur son passage , et ensevelit

tout ce qu'elles contenaient sous une couche de lave de 24 pieds de hauteur. Aucune circonstance n'était sans doute plus favorable pour déterminer le degré de chaleur nécessaire pour maintenir la fluidité de ces torrens enflammés,

que les fouilles faites , peu après cet évènement, dans ce courant de lave , pour rebâtir sur le même sol une nouvelle ville ; puisqu'en creusant dans la lave pour établir les fondemens des maisons , on a retrouvé un grand nombre d'effets recouverts par elle lorsqu'elle était encore dans l'état de la plus forte incandescence. Les objets de différente nature que cet accident a différemment modifiés Me paraissent prouver tous

une vérité que je proclame depuis long- temps La chaleur des laves n'a point l'intensité qu'on s'est plu à lui supposer, elle n'approche pas de celle que l'art développe quand il travaille è des vitrifications.

Sous la lave de Torre-del-Greco ; les monnaies

d'argent ont été fondues celles de cuivre et les

ustensiles de ce métal ne l'étaient pas. Ces métaux peuvent , dans cette circonstance, nous tenir lieu de pyromètre pour déterminer à-peu-près la chaleur de ce Courant de lave , lorsqu'il a traversé la ville. Cette chaleur était donc intermédiaire

entre celle nécessaire pour la fusion de l'argent, et celle qui aurait opéré la fusion du cuivre ; bien loin, par conséquent , de celle qui aurait ramolli le fer, plus loin encore de celle qui existe dans: nos fourneaux de verrerie, et de l'intensité de celle

que nous pouvons, par différens moyens , exciter dans nos fourneaux de chimie. L'état de différentes substances trouvées dans ces fouilles, indique aussi la présence d'une grande quantité de soufre 'dans la lave fluide ; et c'est au soufre mélangé avec la roche base des laves, que j'attribue fa fluidité de ce singulier genre de torrent, parce que, sans cet intermède , je ne puis pas expliquer l'état de mollesse pâteuse des laves, tandis que les substances les plus fusibles peuvent exister dans ces courans enflammés, quel que soit le temps que dure leur fluidité , sans y être aucunement dénaturées ; telles sont les hornblendes, les pyroxènes ou schorls volcaniques , dont les cristaux empâtés dans la base des laves , y restent aussi intacts , aussi peu altérés , que s'ils eussent toujours été étrangers au feu : j'en reviens donc toujours à ma proposition : les laves ne sont point des demi-vitqcations , et leur fluidité n'a aucun rapport avec celle de nos vitrcations artificielles. Six religieuses de Torre-del-Greco ont pu s'échapper de

leur couvent, pour se soustraire à son incendie, en traversant sans accident le torrent de lave rouge qui cheminait encore , et sthement elles n'auraient

pas passé impunément sur une coulée de glaces de Saint-Gobin , de même largeur et de même épaisseur.

Mais ce qui a plus particulièrement excité mon intérêt dans l'ouvrage de M. Thompson , ce sont les observations qu'il a faites sur les concrétions quartzeuses ou siliceuses , découvertes par lui dans les Lagani del sasso , et dans le mont Amiata en Toscane ; dans les monts Euganéens , des

états de Venise; dans les collines de l'Imbrunetta,. près de Florence ; dans l'île dischia ; et ellfin->

D 4.

II