Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 93]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

(

'ri' émeraude

8. )

(

&C. sous lesquelles les artistes com-

prenaient les pierres qui avaient une même couleur,

leur tendait un caractère qui parle aux yeux , a d'autant plus nui aux progrès de la minéralogie.., qu'ils font fait servir à tracer, dans les méthodes

jaune, rouge, verte , &c. , n'étaient pas toujours,dans leur idée, de simples noms spécifiques, mais plutôt des noms génériques qui servaient à lier des espèces réellement distinctes; c'est-à- dire

spécialement destinées à représenter la marche de la nature , des limites que celle-ci méconnaît et franchit de toutes parts. Choisissons pour exemple le système de Vallerius , ouvrage d'ailleurs si estimable par la variété et par l'étendue des connais-. sances que son savant auteur y a répandues ; nous y trouverons' le rubis, le saphir et la topaze présentés comme trois espèces réellement distinctes,

qu'ifs ne regardaient -point , par exemple , le rubis qu'ils nommaient oriental, et le rubis balais, comme de pures variétés d'une même espèCe. de gemme: accoutumés à observer les différences considérables

que la dureté, le poli et la vivacité des reflets mettaient entre les pierres, et à juger, d'après ces différences , de leur degré de mérite , ils admettaient parmi celles d'une même couleur des distinctions analogues à ces différences. Aussi ai -je entendu dire à quelques-uns d'entre eux que j'avais consultés au sujet de la pierre qui est l'obier de

et cela de manière que le rubis nominé oriental, le rubis balais et le rubis spinelle , ne sont que des variétés de la première espèce ; que le saphir oriental parait seul constituer la seconde espèce, et, que dans la troisième se trouvent comprises

cet article, et qu'ils nommaient chrysolite orientale qu'elle était tout autre chose que la chrysolite

ordinaire ; et en cela c'était plutôt leur nomencIaclature que leur science qui se trouvaiten défaut ; mais, d'une autre part, lorsque ces artistes , par une suite de l'habitude où ils, étaient de réunir sous un même nom les pierres qui Se rapprochaient par la couleur , donnaient différens noms à la même pierre diversement coloi'ée, et nommaient rubis tome et saphir d' Orient les simples variétés d'une même gemme , il en résultait, dans leur esprit une distinction à laquelle ils donnaient une réalité qu'elle n'a pas, et ils semblaient alors oublier que leurs observations sur la dureté et les autres pro,

priétés physiques des gemmes, tendaient à identifier ce qu'ils séparaient d'après une miidification fugiCombien Tes noms tirés des couleurs ont nui à la scien-

ce,

tive et purement accidentelle. Les naturalistes, il faut l'avouer, ne se sont que trop laissés entraîner par l'usage de prendre les

9 )

couleurs pour les signes distinctifs des pierres ; et leur facilité à donner dans l'espèce de piége que

.

comme simples variétés la topaze orientale, celle du Brésil, celle de Saxe, &c. La même confusion règne dans tout le reste de ce genre qui renferme les différentes pierres connues sous le nom de gemmes ; et ce qu'il y a de remarquable, c'est que le caractère emprunté de la couleur, quoiqu'il ait été visiblement le guide de l'auteur dans sa distribution des gemmes , n'est cependant cité qu'en second , et après celui que fournit la dureté. Ainsi les phrases indicatives des différentes espèces commencent par les mots de première- , seconde, troisième, é7c. , en dureté; et ce caractère, qui est un des plus décisifs , se trouvant ici faussement appliqué, et sans avoir , pour ainsi dire , été consulté, ne sert qu'a déposer contre la nié:diode elle-même. Les habitans des contrées de l'Inde étaient plus observatk, avancés que les Minéralogistes , relativement à la 11),I,iteesd" distinction des gemmes, du moins de celles qui