Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 92]

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6) n'employons ici .les, Couleurs du spectre , que comme 'des termes généraux de comparaison , en faisant abstraction des nuances qui modifient à l'infini les teintes des gemmes ( ). Cela posé , si nous prenons les couleurs de bas en haut , ou en commençant par le rouge , nous aurons le tableau suivant': ROUGE, rubis ( 2 ). Rouge mélé d'un peu d'orangé, vermeille. Rouge chargé d'orangé, hyacinthe ( 3 ). OR ANGE.

JAUNE, topaze. Jaune verdâtre, chrysolite.

Vert 'jaunâtre , peridot.

VERT, émeraude. Vert bleuâtre, aigue-marine ou béril.

(

BLEU

,

saphir.

INDIGO, saphir indigo. VIOLET, améthiste. Chaque couleur ayant ainsi un nom correspon-

pris ,dans lanomencla turc des gemmes, c'était' sur ce genre de modification que l'attention se portait' aussi-tôt qu'une pierre s'offrait aux yeux, et suivant

>dant

f

,

( ) On verra dans un instant, par l'exemple de l'hyacinthe, que le spectre solaire n'est pas susceptible d'offrir toutes les

teintes observées dans les gemmes , quoiqu'if ne soit lui-mêine qu'un assemblage d'une infinité de diverses nuances de couleurs que Newton a.rapportées à sept principales espèces, comme à leurs limites. Voyez l'Optique de Newton, livre premier, soute partie, explication de là cinqui,,me expérience; et seconde partie, seconde proposition, second the'oréme. ( ) La couleur rouge est aussi le plus communément celte 'du grenat ; mais cette pierre est si abondamment répandue dans la terre , et par-là même était si bien connue , que le nom de grenat n'était appliqué qu'a elle seule, et ne donnait lieu à aucune équivoque. ( 3 ) La couleur de l'hyacinthe est mêlée d'un peu de brun.

(7)

que celle-ci était rouge; jaune, bleue, &c.; on disait, c'est un rubis, ou une topae , ou un saphir, &c. Les diverses teintes de chaque couleur servaient

.

à déterminer les variétés de la gemme à laquelle appartenait cette couleur. Par exemple , le rubis d'un rouge de rose un peu faible , s'appelait rubis balais on donnait le nom d'hyacinthe miellée à celle dont la couleur terne imitait celle du miel. .Mais il y avait une autre distinction à laquelle desDistinction gemmes les artistes attachaient , avec raison, une grande en Orientales et occidenta, importance ; c'était celle des gemmes eri orientales les. et en occidentales : l'origine de cette distinction venait de ce que l'on avait d'abord tiré de l'Inde et des autres pays orientaux les pierres les plus estimées par leur grande dureté , d'où résultaient un poli plus vif, des reflets de lumière plus écIatans

et par conséquent une plus grande perfection tandis que celles qu'on avait rencontrées jusqu'alors dans les pays occidentaux étaient sensiblement plus tendres et n'avaient pas , à beaucoup près , le même

jeu. On en trouva par la suite, dans ces dernières contrées , qui étaient aussi parfaites que les premières ; mais on ne laissa pas d'appliquer indistinctement le mot d'orientales à toutes les gemmes les plus dures et les plus éclatantes , et le mot d'occidentales aux gemmes plus tendres et d'un éclat

moins vif, de quelque pays que vinssent les unes et les autres , ensorte que ces mots ont ,rapport à la source principale d'où sont sorties les pierres auxquelles on les.' a appliqués , mais ne signifient pas qu'elles :existent uniquement en Orient ou en Occident. On a mème étendu la distinction dont il s'agit aux agathes, aux albâtres, aux porphyres, &c. Or si l'on y fait attention , on verra que les dénominations communes de topqe , de rubis ,. ,

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