Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 78]

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CHAPITRE XXIII. Instrumens nécessaires au Géologue voyageur.

I.' L'INSTRUMENT le plus nécessaire, c'est le marteau du mineur : il en faut au moins de deux grosseurs; l'un petit, pour casser les petits morceaux

et les cailloux roulés', en les tenant de la main. gauche, tandis qu'on les frappe de la droite. Son poids doit être, y compris celui du manche, d'environ dix onces ; l'autre, plus gros, pour détacher des fragmens de rocher, et pour rompre de gros cailloux: .son poids doit être à-peu-près quadruple de celui

du petit. Quand je. voyage à chevar, je tiens ces deux marteaux suspendus à l'arçon de ma selle. A. Deux ciseaux de tailleur de pierre, l'un

petit, d'une ligne à une ligne et demie, pour

détacher de petits cristaux ou d'autres objets d'un petit volume ; l'autre de sept à huit lignes. t- on D'où viennent les terres à potier, à foulon, celles pour le terrage du sucre ; les pierres à aiguiser , les meules Observer de quoi les rues sont pavées; de quelle pierre on fait les marçhes

d'escalier, les bornes, &c. , et savoir d'où on les tire. S'informer, si l'on creuse quelque puits ou les fondemens de quelque édifice, s'il y a aux environs quelque ravin ou escarpement. Ces questions servent à faciliter les moyens d'observer la nature

des terrains, en indiquant les excavations naturelles ou artificielles qui peuvent exister dans les environs , et qu'on doit yisiter. li est bon, par la même raison , d'examiner les berges des rivières.

On se trouve bien aussi de prendre une idée générale du pays, du haut des tours et clochers les plus élevés. Il est à propos de s'informer , dans les campagnes , si l'on fait usage de chaux , de marne, de plâtre , de terre-houille,

ou de cendres de tourbe , pour l'amendement des terres, et d'où l'on tire ces substances. Ç.

( 65 ) 2.° Pour essayer la dureté d'un fossile, il faut un briquet, une lime triangulaire un peu fine, et une forte pointe d'acier trempé. 3.° Acide nitreux et boîtes à réactifs, de M. de Morveau.

3.° A. Barreau aimanté dans un étui , avec un pivot d'acier sur lequel on le place pour essayer le magnétisme des fossiles. 4. Loupe de trois pouces de foyer pour prendre' .une idée générale du fossile; une a,uire, d'un pouce

pour étudier ses parties séparées, et une de cinq à six lignes pour un examen plus approfondi : ces trois loupes doivent toujours être dans la poche ou sous la main du voyageur ; mais il faut , outre cela, pour le cabinet et pour les séjours, un micrbs-

cope armé d'un micromètre. 5.° Lunettes d'approche pour observer les mines inaccessibles et les montagnes éloignées.

6." Porte-feuille de poche garni de papier préparé, sur lequel on écrit avec un crayon de soudure d'étain , qu'on n'est pas obligé de retailler sans cesse , et dont l'écriture ne s'efface pas aussi facilement que celle de la plombagine. C'est là qu'on fait sur les lieux l'esquisse de son journal, et qu'on prend note des observations; mais il faut s'assujettir à relever chaque jour , et plus en détail, ces notes à la plume, en conservant cependant les notes pri-

mitives, qui ont toujours un caractère de vérité qui fait que l'on aime souvent à y recourir.

7.0 Quelques mains de papier gris, dont on porte quelques feuilles dans sa poche, pour envelopper et étiqueter à mesure et sur place les échantillons des pierres qu'on ramasse. Il faut ensuite les renfermer avec du foin dans un sac destiné à

cet usage, jusqu'à ce que l'on en ait assez pour Journal des Mines , Floréal, an 1K;