Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 77]

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15.9 Mais dès qu'on a le plus leger doute s. ur la dénomination que l'on doit donner à un fossile il faut faire une description exacte , soit, de ses caractères extérieurs , soit de ses propriétés physiques les plus décisives , comme pesanteur, bilité (1 ) Si cette description est bien faite, l'erreur sur le nom pourra se redresser , et l'observation ne sera pas perdue , comme elle le serait , si l'on avait. quelque raison de suspecter la justesse de la dénomination , et qu'aucune description ne pût servir, it la corriger (2). 16.° Lorsque les caractères d'un fossile le rapprochent d'un autre, au point qu'il se trouve près de la limite qui sépare les genres ou les espèces de ces deux fossiles , .il faut suivre l'exemple de M. Verner et de ses disciples, en marquant que ce fossile est intermédiaire ou forme une transition entre ces deux genres. Car si on l'attribue exclusivement au genre A, sans noter les caractères qui le rapprochent du genre B , un autre observateur qui verra ce même fossile , pourra fort bien le rapporter au genre B, et l'on ne saura lequel des deux s'est trompé. (i ) dureté, réfrangibilité-, électricité , &c. H. ( z ) Un homme qui ne vit plus, mais qui a passé dans son temps pour minéralogiste , m'écrivit qu'il avait trouvé des chquilles marines dans un granit. je le priai de me donner une description exacte de la pierre qu'il appelait granit ;lb. le fit ; je reconnus que cette pierre était un grès ou une pierre de sable , et les échantillons qu'il m'envoya ensuite, me prouvèrent que je ne m'étais pas trompé. On peut se rappeler les pyrites de l'Etna du chanoine Recupero. Les erreurs de ce genre, qui.viennent de fausses dénominations, sont innombrables ; car une connaissance exacte des substances minérales , est une chose plus difficile et plus rare qu'on nc le croit communément, ( Nyte de l'Auteur.).,

17.° On se trompe aussi souvent en mêlant l'opinion à l'observation , et en donnant celle-là pour

celle-ci ; comme quand on affirme avoir vu des vestiges de volcans éteints , parce qu'on a vu des pierres ou noires ou poreuses, ou de formes pris-: matiques , sans daigner les décrire avec soin mais en les qualifiant simplement de laves ou de basaltes,

Enfin , une source fréquente d'erreurs, est une trop grande confiance à la fidélité de sa mé-. moire ou à la justesse de ses premiers aperçus. Ces deux genres de confiance marchent souvent de front , et l'on ne peut se préserver du danger des erreurs qui en sont souvent les suites , qu'en notant sur les lieux toutes les observations auxquelles on attache quelque importance , sur-tout si elles sontun peu compliquées, et en emportant des échantillons soigneusement étiquetés des objets qui forment le sujet de ces observations ; car ce n'est pas seulement des objets rares et singuliers , qu'il faut emporter des échantillons. En effet , le but d'un voyageur géologue n'est pas de former un cabinet de curiosités , mais c'est des choses les plus communes en apparence qu'il faut prendre des morceaux , lorsque l'exacte détermination de leur nature peut intéresser la théorie. On se ménage ainsi les moyens de confirmer ou de rectifier ses premiers aperçus , et de faire des recherches approfondies et des comparaisons qu'il est impossible de faire sur les lieux (j). (i ) Nous croyons devoir ajouter ici quelques conseils aux voyageurs sur les questions qu'ils peuvent faire dans les villes.

D'où tire-t-on les matériaux propres à la bâtisse , comme chaux, plâtre , tuiles , ardoises , pierres de différentes espèces, sable Brûle-t-on de la tourbe, de la houille, et ei les trouve,