Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 131]

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( 46 ) précieux au département de fa Somme

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,

par îe

abondantes-. récoltes qu'ils produisent ). »J'ai fait voir qu'on pouvait évaluer au moins à un pied réduit l'épaisseur de la tranche verticale que la mer détache tous les ans de ces falaises. J'ai observé que le, gisement de la partie de la côte sur .laquelle est situé le bourg d'A ul t, est tel , que cet endroit est celui où les vagues se portent avec le plus de violence ; et qu'on peut fixer au moins .à deux pieds d'épaisseur la quantité réduite de ce que la mer en enlève tous les ans. » Retournons vers le temps passé , et remontons à un siécle au-dessus de l'époqUe ou nous sommes maintenant ; nous verrons que le pied de la falaise, qui, dans la pallie de la côte dont nous venons de parler , servait de rivage à- la mer, était au moins

de deux cents pieds plus au large qu'à présenG L'extrémité actuelle de la digue de galet qui commence au pied de la côte-du bourg d'Ault,

Ces.,, alluvions- sont ,un composé de terre calcaire é sable elles proviennent des débris des falaises. La mer se charge de fa marne et de l'argile qu'elle a délavées, ainsi que du sable le .plus fin qui provient du frottement des galets ; elle dépose ces matières lorsque fa diminution dans la vitesse des courans , ou dans l'agitation des vagues .; ne lui permet plus de les tenir suspendues. On ne peut donner tin. idée plus juste de la bonté de ces terre d'alluvion que par le fait suivant. 'Il y a peu d'années qu'on a ensemencé en colsat une partie de ces terrains nouvellement réunis à la ferrne de Chateauneuf, située- àtextrémité nord du Marquenterre. La récolte a été 'des plus 'abondantes elle a produit Oo,000 francs. L'année suivante, une contestation a ernpché que ces champs ne fussent labourés ; mais la graine de co/sat 'trop mire , était, tombée fors de la dernière récolte, 'n'en a pas moins germé .et poussé le produit a été de 3 5,coo francs environ. La 3.e année, point de culture encore , et cependant le colsat qui a. (

d'argile -et

polisse de honveau , a fourni une troisième récolte dont ou a 4'çtiZ4- z5,000 francs au moins,

n'est donc plus où elle était il y a urr'siècle , s'est évidemment rapprochée du. cap Cornu ; et quoique cette marche rétrograde soit très-fente, elle n'en est pas moins inquiétante pour l'avenir, puisque, d'une part , l'espace qui sépare le cap Cornu de la mer, diminue constamment, et que, de l'autre , ce rapprochement ne peut avoir lieu sans que l'épaisseur de la digue diminue.. Or , cette diminution est plus grande que le remplacement en galets que la mer rapporte sur la digue , puisqu'il est constant que le perroir d'Ault est détruit,

et que la mer emporte les habitations des pêcheurs en s'emparant du rivage sur lequel elles sont construites. Aussi l'établissement de pêche formé depuis. un temps immémorial dans cette partie de .la côte, a diminué de siécle en siècle, et se trouve maintenant presque réduit à rien. » On ne peut donc révoquer en doute, comme je rai dit ci-dessus , que la mer ne tende à faire une irruption dans les bas champs de. Lanchères et de Cayeux , et qu'elle ne donne à la Somme les

moyens de reprendre tôt ou tard son ancienne embouchure vers le bourg d'Ault. Deuxième Cause. e

II n'est pas moins certain qu'entre Abbeville et

le Crotoy, le lit de. cette rivière tend à se porter, parallèlement à lui-même , bien plus vers la droite que vers la gauche de ses rives. A la preuve générale que j'ai donnée , dans mon mémoire sur le galet, de cette marche constante du lit dés rivières' et des fleuves livrés à eux-mêmes , je Ois en ajoute'r une autre plus particuliérement relative à la partie de leur lit qui dent à leur embouchure et sur laquelle les vents, peuvent agir avec plus d'intensité-,