Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 130]

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L'exhaussement du lit de fi Somme n'a pag moins contribué aux différentes variations de son embouchure, qui se relève constamment â mesure que le lit s'exhausse dans les parties supérieures.

Les terrains anciennement renclos entre Lanchères et Cayeux sont beaucoup an-dessous du niveau

des hautes mers , et la crête des digues qui les

garantissent du côté de la baie, est elle-même moins élevée que le point qu'atteignent les hautes mers

au bourg d'Ault. Les dépôts qui sont portés dans la baie de Somme ne peuvent plus exhausser ces terrains, tandis qu'ils relèvent constamment le sol de la baie et l'embouchure de la rivière. Déjà

plusieurs parties sont au-dessus de ces bas champs, et , avec le temps , le reste leur sera supérieur.

Cela posé, si la mer venait à rompre la digue du perroir ( r ) d'AuIt , elle pénétrerait aisément dans la baie de Somme en suivant la direction du canal

de Lanchères , et en détruisant les digues du côté de la baie. Alors -la rivière entrerait dans les .; Las champs de Lanchères et de Cayeux , et rien ne s'opposerait à ce qu'elle reprît son ancient lit, en se rendant à la mer par h rupture faite à fa digue

du perroir d'Ault. On ignore dans quel temps l'Angleterre a été séparée du continent; mais ce ne peut être .qu'à une époque très-reculée. Il serait bien difficile de déterminer combien de fois, depuis ce temps , sont survenus les divers changemens que nous venons ( ) Le mot de perrair exprime bh plus la superficie quo la masse d'une grande quantité de pierres réunies ensemble telle que celle des galets qui forment la digue qui garantit les bas champs de Lanchères et de Cayeux des inondations de la

mer. Cette digue commence au bourg

c'est de là qu'elle prend, dans cette partie, Io nom de 'digue du perroir d'Ault.

( 45 Y d'indiquer. Il suffit d'être certain qu'ils ont eu lieu, et qu'ils peuvent arriver encore, pour chercher les moyens possibles de les prévenir. Quatre causes toujours agissantes tendent sans cesse à les reproduire : la première est la diminu-

tion constante de la falaise du bourg d'Ault; la seconde , la translation latérale et progressive des

lits des rivières , qui a lieu parallèlement à leur cours dans la direction des vents régnans. Suivant que l'une ou l'autre de ces deux causes se rendra la plus puissante, la Somme se portera ou. vers le bourg d'A uht pour se jeter à la mer , ou dans le Marquenterre, pour se joindre à la Maye ou à l'Authie. La troisième cause qui concourt au même but que la seconde, est le prolongement de la pointe du Hotirdel ; la quatrième., l'existence et l'amovibilité des bancs de la Somme. Je crois essentiel d'indiquer ici la manière dont ces causes agissent, Les effets développés de première prouveront que si la mer abandonne plusieurs parties de ses rivages , il en est d'autres vers lesquels elle. se porte et dont elle fait son domaine. Preinière cause.

» La côte sur laquelle est situé le bourg d'Aurt forme l'extrémité à l'est de la falaise élevée comprise entre l'embouchure de la Seine et celle. de la.

Somme. Là commencent les bas champs de LanChères et de Cayeux, qui ne sont défendus , du Côté du large, contre l'inondation des hautes marées , que Far une digue en galets qui commence à l'extrémité de la falaise du bourg d'Ault , contourne Cayeux , et va se terminer à la pointe du Hourdel. J'ai expliqué, dans mon mémoire surie galet , la formation de ces terrains d'alluvions , si