Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 125]

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-gouvernement lui-même ne s'occupe de détruire les causes de cet état d'engourdissement. Les

pêcheurs qui habitent ce canton; accoutumés dès -l'enfance à une vie insipide et monotone mais -exempte de travaux pénibles , redoutent les desséchemens, par la crainte ou de manquer d'ouvrage pour vivre, ou d'être forcés à se livrer à un travail qui exigerait d'eux plus de fatigues et plus d'activité. Contens de trouver dans leurs roseaux de quoi couvrir leurs cabanes , dans leurs bousins un com-: ,ibustibIe qui leur suffit , dans la pêche un moyen de soutenir leur existence sans fatiguer leur paresse, ils ne voient pas que, si l'écoulement des. eaux leur. permettait de _cultiver le sol qu'elles recouvrent, des moissons abondantes .porteraient l'aisance et la richesse .dans le canton ; des travaux d'un autre genre donneraient de l'activité à leur industrie ; un exercice plus analogue à leurs facultés physiques, fortifierait leur tempérament, et leur épargnerait les maladies auxquelles ils sont exposés , tandis que le produit de leur pêche s'engloutit dans les capitales, sans qu'il en résulte aucune amélioration dans leur état. » Le produit que l'on pourra tirer des marais dé la -haute .Somme , dépend. entièrement du Point .jusqu'auquel le desséchement pourra s'effectuer. Tous ces marais sont assez généralement recou-

verts de Couches épaisses et flottantes, formées par. les tiges entrelacées des roseaux,- des joncs et autres plantes aquatiques qui y croissent depuis une. très-longue suite d'années. Ces espèces de croûtes végétantes , connues sous le- nom de bousins., prennent leur accroissement au moyen de petites racines fibreuses et trèS-déliées , par lesquelles elles vont chercher leur nourriture dans la

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.kià_Se qui forme le fond de ces marais. Des expériences , faites cependant trop en petit , semblent

prouver que ces bousins ne peuvent jamais se

convertir en terre végétale ; mais on croit la vase de laquelle ils tirent leur accroissement , tellement propre à la végétation , qu'elle pourrait former un exCellent engrais. En effet, lorsque l'on extrait les bousins

,

la partie chevelue des racines qui pé-

nètre dans la vase, en conserve une certaine quantité ; cette vase se dépose sur les terrains où les bousins sont étendus pour les faire sécher, et l'on assure que , dans les endroits du dépôt , l'herbe pousse avec plus de force et de vigueur. Il paraît donc que, pour tirer parti des marais de la Somme , il serait néce'Ssaire de détruire leS bousins , soit par l'extraction, soit par l'inciné-

ration, afin que la Vase productive soit à découvert , et qu'ayant acquis un peu de densité après une dessiccation convenable, elle pût devenir propre à la végétation. » Mais cette vase très-liquide se condensera , et

l'on peut juger

,

par des expériences, qu'elle se

réduira au moins à moitié de son volume. » Ainsi , en ayant égard à la hauteur actuelle de l'eau qui couvre les marais , au retrait de la vase

à l'épaisseur des bousins flôttans, à la- longueur de la partie chevelue de leurs racines qui atteint la vase, on en doit conclure que l'opération du dessèchement doit être faite très en grand , pour qu'il en résulte un avantage bien décidé. ->-) On pense qu'on n'atteindra point le but auquel on doit tendre qu'on n'ait procuré d'abord aux eaux qui recouvrent actuellernent les marais , un abaissement de dix pieds au, moins.. Cet abaissement ne semble pas impossible;- mais iI ne paraît y C 2