Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 124]

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PREMIÈRE pARTIE,,

tourbe qui se forme est au moins égale à la .grande consommation qu'on en fait. Les pâturages, si pré-

Relative au desséchement de la vallée de la haute Somme,

cieux à l'agriculture et att commerce, manquent dans .le département de la Somme, et le tourbage tend à détruire chaque année le peu qu'il en reste. » L'exécution de canaux navigables, en diminuant les frais de transport de la houille , rendrait moins nécessaire la ressource dangereuse dù tourbage , et permettrait de s'occuper sérieusement du desseche. Ment des vallées de la Somme. C'est principalement

.(1)., S'IL est peu de départemens qui puissent acquérir un aussi grand degré de prospérité que

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Celui de la Somme, par la confection possible des canaux de navigation , il n'en est point non plus dans lesquels leur exécution contribuerait davan-

tage au bien général de la République. En effet, la jonction effectuée de la mer du Nord et de l'Escaut avec la Somme, et par conséquent avec Paris' et avec la Méditerranée, donnerait au commerce de. la France la plus grande activité., Il est inutile de s'étendre sur tous les avantages -particuliers qu'apporterait au départeménti de la Somme l'exécution des travaux de ce genre ; ilssont généralement 'connus : cependant il en est sur lesquels je crois devoir fixer particulièrement l'attention. La disette des matières propres au chauffage, est,'

une calamité qui s'approche et menace visiblement les manufactures et les habitans. Le bois y est trèsfaré , et dans peu d'années il Va manquer ; les frais de transport augmentent prodigieusement le prix' de la houille que l'on tire des departemens et la tourbe est la seule ressource sur laquelle on puisse compter; niais quels inconvéniens ne pro-

duira pas, par la suite , l'exploitation de ce combustible! Sa reproduction est encore un problème ; mais quand on ne pourrait raisonnablement en douter, il serait encore essentiel de s'assurer que la

sous ce point de vue que l'administration doit désirer l'achèvement du canal qui joindra la -Somme à l'Escaut, ou de celui qui parcourra -

tonte la vallée de la Somme depuis l'ancien canal de Picardie jusqu'à la mer. II suffit de jeter un coup d'oeil sur l'état actuel de ces vallées, pour sentir toute l'importance d'une opération qui rende à l'agricluture et aux arts cette portion de la France entièrement perdue pour eux et s'oppose.à l'abaissement progressif du ,terrain que le tourbage tend continuellement à replonger sous les eaux qui l'ont autrefois couvert. La vallée de la haute Somine , depuis Saint-.

Simon jusqU'à Bray, ne forme, sur 26,000 toises qu'un marais presque continu : sa. surface, entièrement couverte de joncs et de roseaux, offre le spectacle d'une stérilité affligeante ; et l'impression de tristesse que ce tableau mélan-colique fait sur, reme de l'observateur, est encore augmentée par le cri monotone des oiseaux de

.de longueur

marécage , et d'autres animaux aquatiques qui inter-rompent seuls .le silenceiuniversel,

» Tel est l'aspect que ,présente, depuis plusieurs années, cette partie de la vallée de la Somme elle le conservera long-temps encore , à moins que le Journal des Mine,ï , Frimaire , an I V. C

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C'est l'auteur fui-m&ine qui parle.

tourbe