Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 153]

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vastes projets lui eussent laissé lé loisir de se livrer des ,observations étrangères à la profession des armes , et dontlés progrès des sciences physiques

d'ailleurs par la marche ordinaire des attérisse-

n'avaient point encore inspiré le goi'it. Les gouverneurs et lieutenans de provinces qui furent employ és da ris les Gaules après leur réduction,

tradition nous. ont conservé le souvenir ( 3 o ) indiquent incontestablement leurs progrès. Nous savons , par exemple , qu'en 14,5 7 le fort du Crotoy était bâti à la pointe d'une île , qui peutêtre restait alors la dernière de toutes celles dont le pays des anciens Morins était bordé l'étang de' Rue , desséché de nos jours , n'était évidemment que le reste du petit bras de mer qui la séparait autrefois du continent. Il ,a été inné

ne nous ont rien transmissurl'état du pays dont il est question. Nou-s savons seulement par fa notice de l'empire d'occident, que les Romains avaient sous les empereurs une flotte en réserve à l'embouchure de la Sommé. Qztarlensi sive Hornensi lace (28).

Une li'gère attention suffit pourretrouver à cette eMbou c hure l'endroit désigné par ces mots Hornensi lace (29). En effet, la. pointe occidentale de la petite.

montagne de SaintSallery se nomme encore cap Cornu ou Horne, dénominations 'qui , quoiqu'elles. paraissent différentes , ne sont cependant que la. traduction l'une de l'autre , carréellement bore; dans les pays du nord, signifie corne. On est donc naturellement conduit à penser qu'après la conquête des Gaules, les Romains, en latinisant les noms de lieu, indiquèrent par Hornensis locus, celui ique les naturels du pays avaient appelé Hem; et cette opinion paraît d'autant plus vraisemblable, que nos ancienneschartres présentent des exemples fréquens de mots ainsi latinisés par l'addition d'une terminaison. Si notre conjecture est vraie , il s'ensuivrait que, dans lé :temps auquel il faut rapporter la notice' de l'empire , la nier baignait le 'pied du cap Cornu autrement les Romains n'auraient pu y tenir de flottes , si petits qu'on suppose leurs navires.: or dans l'état actuel, le pied de ce cap n'est atteint que par les hautes marées', ce qui confirme l'eXhausse-

ment de l'embouchure de la Somme, prouvé d'ailleurs

mens. D'autres. faits plus récens

,

dont l'histoire ou fa

par des alluvions déposées 'sur ses rives, suivant les

-mêmes lois qui ont -présidé à la formation des lagunes du Languedoc et des lacs dont le nord de agypte a été couvert à différentes'époques. En' un- mot , la nature-3 uniforme dans sa marche

, et ayant les mêmes moyens à sa disposition, a produit

ici les mêmes effets que Poujet et Dolomieu ont remarqués-sur différens points de la Méditerranée.

(s ) ,

et dont ils -ont donné une explication .si

plausible. Lés embouchures des petites rivières de la Maye et de l'Authie , qui reçoivent les eaux du Marquenterre, n'étaient point où nous les Voyons aujourd'hui. La première se jetait dans le bras de mer par lequel

Pile du Crotoy était séparée de la côte. Quant .à la seconde, , la partie. de son cours, comprise entre Pont-à-collines et la pointé de Ritiauville, n'existait point encore. La vallée où elle coule, était même probablement submergée jusqu'à une certaine distance par les eaux de la mer. Nous ayons 'dit comment l'action des vagues constamment dirigée vers le même point , a continué d'alimenter la digue- naturelle de gaieç Jouriz. des Mine,f Mess.idor, an HL D