Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 110]

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( 5o ) Le citoyen Miché-, ingénieur , qui a visité cet endroit en IliVOS'e dernier , par ordre de l'Agence des Mines , pense que les premiers éboulemens ont été probablement l'effet des eaux de la Seine qui ,( quoiqu'elles en soient éloignées aujourd'hui d'environ 5oo toises ) beaucoup phis considérables autrefois , et

montant à un niveau phis- élevé , ont pu recreuser le dessous de ce monticule , de manière que les parties supérieures des bancs de pierre se sont trouvé sur plomb

et que leur poids l'emportant sur l'adhérence qu'elles pouvoient avoir avec les parties , elles sont tombées en se brisant. Leurs fragmens se sont accumulés sans ordre , et entre-mêlés de terre et de leurs propres débris. Les eaux intérieures venant à laver et à délayer ces débris et ces terres , il en résulte de temps en temps de nouveaux éboulemens. On a rapporté au citoyen Miché que cet endroit, y a 12 011 15 ans, avoit en effet subi un changement tel, que les arbreS, s'y étoient trouvés ensévelis , et ve les différens propriétaires ne reconnoissoient plus leurs terrains respectifs ; les habitans donnent à ce mouvement local, et dont la cause vient d'être expliquée , le nom de tremblement de terre. Ils regard-nt encore', avec une espèce crinquiétude , une fente principale qu'on remarque dans la partie supérieure du monticule, parce qu'il en sort de la vapeur dans les temps froids,

et qu'on entend, la répétition de sons multipliés , lorsqu'on y jette des pierres. La portion de la couche calcaire qui s'est

(5i) éboulée, a entrai né avec elle la couehle d'argile sur laquelle.elle se trouvoit déposée ; et c'est

dans cette argille qu'a été rencontrée la petite quantité de terre noire bitumineuse, mélée de fragmenS de charbon ligneux, sur laquelle est

fondée l'opinion de la présence d'une' mine de houille dais s cette montagne.

Cette trace de terre bitumineuse ( car elle ne peut porter le nom ni de veine , ni de couclic) ne peut mieux étire_ comparée , quant à son volume et à sa foi-me, qu'a un tronc d'arbre

de deux pieds de diamètre qui auroit été enfoui dans la couche d'argile, et qui s'y seroit pourri. Je me sers de cette comparaison non

pas pour insinuer que ce soit vraiment un 'troue

d'arbre transformé en bitume , et qui auroit bituminisé la partie d'argile dont il étoit environné ( -ce qui cependant pourroit .être ) ,

mais pour faire connoître le volume et l'allure de -la substance pour la poursuite de laquelle on a fait une tranchée ouverte, q1i a suivi cette trace bitumineuse pendant à-peu-près trente pieds d'étendue , sans qu'elle augmentât ni en épaisseur , ni en largeur ; après quoi , ona cessé les travaux , parce que les pierres éboulées se trouvent alors entassées' à une telle hauteur , que leur déblai auroit été extrêmement dispendieux. Caractiez-es de 7a sA,stance bitunzineuse traite dereette jbuzile. -Elle a un aspect terreux ; elle est d'une cou-

leur brune noirâtre , d'un grain fin comme