Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 162]

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telligence, dont l'Académie des sciences vient d'être privée, nous offre l'exemple, trop rare parmi nous, d'une position

M. DE VERNEUIL ET

«

ET SA COLLECTION PALÉONTOLOGIQUE.

M. DE VERNEUIL

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SA COLLECTION PALÉONTOLOdIQUE

C'est un devoir de donner un tribut de reconnaissance, dans les Annales des mines,. à M. de Verneuil, au savant, aussi éminent que libéral, dont un legs extrêmement précieux vient' d'enrichir la galerie paléontologique de l'École des mines. On reproduit ci-après un discours préparé à l'occasion des funérailles de M. de Verneuil, bien qu'il ait déjà été imprimé par ordre de l'Académie des sciences. Ce discours est suivi d'une notice que M. Barrande a bien voulu rédiger, et qui fait particulièrement ressortir l'importance scientifique de cette collection unique. Personne n'était plus autorisé pour cette appréciation. On reconnaîtra ainsi de combien de gratitude l'École des mines et le monde savant doivent entourer la mémoire vénérée de M. de VerA. D. neuil.

D I SCOURS sun.

M. ÉDOUARD DE 'VERNEUIL (E) Par M. DAUBRÉE, Membre de l'Académie des sciences, directeur de l'École des mines. 4 JUIN 1873

Messieurs,

Le confrère, aussi éminent par le caractère que par l'inMNOTA.Le corps devant être transporté à Pont-Saint-Maxence, ce discours n'a pas été prononcé.

indépendante consacrée avec ferveur à la science et couronnée par d'importantes découvertes, Philippe-Édouard Poulletier de Verneuil; né à Paris, le 13 février 1805, se destinait à la magistrature et venait d'atteindre vingt-cinq ans, quand les événements de 183o l'arrêtèrent dans la poursuite de ses projets Au moment où il cherchait quel emploi- il donnerait à son activité, la géologie prenait un. essor considérable. Non-seulement on avait reconnu que l'écorce terrestre,

loin d'être toujours restée dans l'immutabilité, comme l'avait admis l'école de Werner, avait subi des ploiements

et des fractures que révélaient des transformations de Structure et de relief, mais on était même venu à déterminer l'âge relatif de ces phénomènes. C'est dans de telles circonstances que M. de Verneuil se sentit entraîné vers la géologie et qu'il suivit avec une ardeur assidue les leçons

élevées Où M. Élie dé Beaumont développait les idées nouvelles.

Bientôt l'attrait des grandes questions qui se rattachent à l'histoire du globe passionna l'intelligence distinguée de M. de Verneuil, qui résolut de ne pas rester simple spectateur des découvertes d'autrui. Reconnaissant qu'en géologie, comme en toute autre science d'observation, la vue de la nature .peut seule donner une compréhension nette des phénomènes, il voulut voyager. Il choisit d'abord le pays de Galles, qu'à ce momoment même les recherches de deux géologues célèbres de l'Angleterre, Sedgwick et Murchison, rendaient classique; car ils parvenaient à établir des divisions ingénieusement motivées et un ordre certain de superposition, dans le groupe très-épais des couches les plus anciennes, que jusqu'alors on avait confondues sous le nom général de terrains de transition. Comme il est arrivé plus d'une fois, ce