Explication de la carte géologique du département du Tarn par M. de Boucheporn, ingénieur des mines.- Paris : Imprimerie nationale, 1848. 114 p., 22 cm. [Image 141]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

— gj — vallées par érosion, l'on examine , même attentivement, la disposition générale du calcaire d'eau douce au milieu du sol tertiaire et des mollasses, on est frappé de l ' inégalité des niveaux où il se rencontre , et c' est ce qui a fait dire à d ' excellents observateurs que le calcaire de cette formation était disposé au milieu des mollasses très-irrégulièrement et, pour ainsi dire, sous forme d'amandes enchâssées clans les grès . Il est certain en effet que, d'une part, on voit ces calcaires couronner la plus grande partie des plateaux élevés , et que, d 'autre part aussi , lorsque l'on descend dans les plaines , comme dans celle du Tarn entre Albi et Gaillac, dans celle de l 'Agout près Castres , et dans celle du Thoré , près la Bruguière , on retrouve encore çà et là le calcaire à ces niveaux beaucoup moins élevés, S'arrêtant à cette observation , on en a conclu que le calcaire se prolongeait sous les grès à tous ces niveaux inférieurs, et qu'il alternait ainsi irrégulièrement avec eux. Mais cette conclusion est beaucoup trop générale : lorsqu'on suit les zones calcaires des plaines avec plus d'attention, on voit qu' elles ne passent pas ordinairement sous les grès , mais qu'elles viennent, pour ainsi dire, butter contre eux, s'y arrêter brusquement : ce fait est fort sensible pour les trois vallées que nous venons de citer, et il s'explique d'ailleurs très-naturellement par le mode de formation par fracture et affaissement que nous assignons en général aux vallées, mode que nous avons suffisamment décrit clans l'introduction à ce mémoire, en faisant bien observer toutefois qu ' il n'exclut pas le principe de l'érosion par les eaux, mais qu'il complète seulement ce que ce principe seul laissait d'inexpliqué dans la formation des vallées. Si donc, en suivant les conséquences pratiques de cette idée, on vient à relever par la pensée au niveau des plateaux supérieurs les parties du terrain qui se sont affaissées pour former le sol actuel des plaines, on verra la plupart des calcaires venir n