Explication de la carte géologique du département du Tarn par M. de Boucheporn, ingénieur des mines.- Paris : Imprimerie nationale, 1848. 114 p., 22 cm. [Image 68]

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g donné naissance soit aux profonds escarpements, soit aux larges bassins des vallées du Tarn, puissent provenir entièrement d'érosions produites par le frottement habituel des eaux? Je ne crains pas de dire que cette conception serait hors de toutes les conditions de vraisemblance : l'imagination refuse à se former une idée et de l'intumescence des eaux et aussi de la prodigieuse énormité des durées qui auraient été nécessaires à un semblable phénomène . Si l'on ne savait même que les rivières, sur une grande partie de leur cours, déposent au lieu de creuser, il y aurait toujours dans la considération des temps un obstacle très -grand à l' idée qui placerait dans l'érosion la cause principale d' un creusement pareil depuis une époque relativement récente . Telle n'est pas, en effet, notre opinion : nous avons exposé, dans l'introduction théorique destinée à l 'intelligence de cette notice, comment nous concevons que l'ouverture et le tracé principal des vallées aient été déterminés par les fractures violentes auxquelles l'écorce terrestre a été soumise lors de chaque grande révolution géologique ; il serait inutile de revenir ici sur ce sujet, si ce n'est pour montrer matériellement, par l'exemple des vallées du Tarn, la nécessité de faire entrer le phénomène des failles comme cause déterminante dans leur formation. Nous nous sommes expliqué aussi, néanmoins, sur le rôle des eaux, dont nous ne voulons point dissimuler l'importance ; son influence sur le creusement 'des vallées, sur l 'érosion surtout de leurs bords, n'est pas seulement pour nous une chose probable, nous la tenons pour évidente : elle est empreinte de la manière la plus claire dans le profil des vallées, dans le relief des côtes qui les bordent . Nous montrerons, en parlant des terrains de grès et de calcaire, et particulièrement en traitant du terrain tertiaire, la différence qui existe entre les berges formées de roches tendres, lesquelles s'arrondissent en pentes douces, et celles qui sont formées de roches dures, lesquelles