Explication de la carte géologique du département du Tarn par M. de Boucheporn, ingénieur des mines.- Paris : Imprimerie nationale, 1848. 114 p., 22 cm. [Image 17]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

— xvi — production des roches dont nous venons de parler : les gneiss et les micaschistes sont en effet aussi intimement liés à des terrains fossilifères d'une part, qu'ils le sont au granit de l 'autre ; les gneiss eux-mêmes renferment des couches calcaires et des couches de combustible, ce qui implique un mode de stratification analogue à celui des autres terrains de sédiment, et enfin on a trouvé des fossiles dans les micaschistes . On a donc été amené à conclure que tous les terrains cristallins stratifiés avaient été formés originairement par voie de sédimentation dans l 'eau, dans des conditions analogues à celles des dépôts maritimes et fluviatiles actuels . Mais, comme ni la nature des substances cristallines qui les composent, ni leur mode d'agrégation ne ressemblent à ce qui se passe aujourd' hui dans de semblables dépôts, il faut de toute nécessité admettre une transformation à l ' aide de la chaleur ; c'est ce que , dans ces derniers temps, l 'on a nommé le métamorphisme des roches. Difficultés qu' elle laisse à résoudre.

On ne s'accorde néanmoins encore ni sur les causes ni sur l'essence même de ce métamorphisme . Quant à son essence, comme l'argile ordinaire , dont il faudrait faire dériver le micaschiste et le gneiss, en diffère par l ' absence de la potasse et de la magnésie et par la moindre quantité de quartz, on a supposé que des émanations souterraines étaient venues l 'imprégner de ces substances étrangères ; pénétration bien difficile à comprendre sur des formations d ' une aussi immense étendue que les schistes micacés, et dont la puissance est souvent de plusieurs milliers de pieds ; elle l' est plus encore par cette circonstance qu'il n'y a pas eu le plus souvent fusion réelle, et que les roches en question sont remarquables par un défaut complet d'homogénéité ; que, de plus, les éléments hétérogènes de la roche cristalline sont nettement séparés, enveloppés les uns dans les autres, sans qu'on puisse assigner la possibilité d 'une introduc-