Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 207]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

peut néanmoins la suivre au sud du plateau bolivien, jusque sous le 57° degré, où elle se montre tantôt sur le sommet des Andes, comme à la montagne d'Aconcagua au

Juncal, aux Piuquenos et dans la cordillère de Pillanmauida, tantôt dans la vallée longitudinale depuis le désert d'Atacama, où elle apparaît près de Limon-Verdes du CerroNegro, etc., jusque dans la province d'Aconcagua. On n'a rencontré jusqu'à présent dans ces couches aucun fossile qui permette de les classer paléontologiquement ; mais leur situation entre le grès rouge et la formation çlont nous allons

parler indique qu'elles doivent correspondre au terrain du trias. TEREIAN JURASSIQUE.

Ce terrain ne se rencontre pas sur le plateau bolivien, .il commence à se montrer dans le désert d'Atacama et s'étend de là jusqu'au 54' degré, formant des lambeaux plus ou moins étendus qui occupent soit le sommet des Andes, soit certaines parties de la vallée longitudinale. A l'est de cette chaîne, il se prolonge un peu plus vers le sud et arrive près du 58° degré, où il forme la montagne de Gai-

cayeu et le petit chaînon qui la rattache au Cerro Florido. Les roches qui constituent ce terrain .sont des grès calcarifères, des marnes, des calcaires et des silex. Les grès occu-

DE LA CHAÎNE DES A_NDES.

409 rope. Les grès renferment le Belemnites giganteus, l'Ammonites canaliculatus, l'A. bifurcatus, l'Ostrea arcuata, le Spirifer tumidus, les Terebratula perovalis, ornitocephala et

tetraedra. C'est l'a aussi que se rencontre le turitella Andii

et des trigonies voisines du trigonia catenata. C'est par conséquent la faune du lias. Dans les marnes abondent les ammonites, les pholadomies, les pecten, les huîtres et les térébratules ; plusieurs de ces fossiles appartiennent en-

core au lias, mais d'autres paraissent se rapporter à la partie inférieure des terrains crétacés ; ils sont quelquefois

réunis dans un si petit espace qu'il est bien difficile d'y voir deux formations différentes. C'est ainsi que l'Ammonites fimbriatus, l'A. radians se trouvent associées, sinon dans la même couche, mais séparées seulement par une épaisseur de quelques mètres avec l'Ammonnites gemmatus, l'A. macrocephalus, le crioceras Duvilii et le nautilus chilensis. C'est encore dans ces mêmes couches que se rencontrent les pholadomias fidicula, attenuata, acosta, etc., les pecten , alatus , abnormis , l'ostraca gregarea , l'O. cybium et l'O. santiaguensis, enfin l'O. columba. Les calcaires compactes qui recouvrent ces couches marneuses

ne renferment presque point de fossiles ; ils alternent souvent avec des couches de silex ou de calcaires siliceux'

pent la partie inférieure, les marnes ta partie moyenne où elles alternent avec des couches calcaires, et des cal-

qui renferment quelques polypiers. L'épaisseur de cette formation varie entre 400 et 5oo mètres, et les calcaires compactes occupent à peu près les deux tiers supérieurs,

caires compactes 'très-souvent siliceux- en forment la partie supérieure. Cette série de couches repose le plus souvent en stratification concordante sur les argiles du trias; mais on la rencontre aussi s'appuyant directement sur le gneiss comme

mais il est rare de l'observer ainsi dans tout son développement ; la partie supérieure manque le plus souvent, d'autres fois elle existe seule, comme cela a lieu dans la. vallée longitudinale entre Santiago et S. Felipe. Il est donc

cela a lieu un peu au sud des mines de Chanarcillo (*).

très-probable qu'il existe là plusieurs étages des terrains

Les fossiles abondent dans ce terrain, et plusieurs espèces sont les mêmes que celles des couches jurassiques de l'Eu-

jurassiques, et peut-être même la partie inférieure des

(*) PI. IX.

terrains crétacés, mais l'état morcelé de cette formation ne permet pas, quant à présent, d'établir ces subdivisions.