Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 107]

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NÉCROLOGIE DE M. DELAUNAY.

NÉCROLOGIE DE M. DELAUNA Y.

C'est dans cette partie essentielle de l'enseignement que Delaunay a marqué, en caractères ineffaçables, son passage à l'École des mines, où, pendant six années, de j845 à 185o, il professa successivement la géométrie descriptive, la stéréotomie, le dessin des machines, la mécanique analytique et la physique élémentaire. L'enseignement solide et efficace de ce maître si clair fut une bonne fortune pour les élèves et aussi pour l'institution de ces cours préparatoires, dont Delaunay fut le véritable fondateur. Il y a quelques Mois à peine, le Directeur de l'Observatoire revendiquait, hautement et très-justement, devant l'un de ses collègues, ce côté aussi utile que modeste de ses états de service. Le professorat à l'École des mines ne représente point toute la participation prise par Delaunay au service officiel du corps dont il faisait partie: il remplit encore, en 185o, les fonctions d'ingénieur ordinaire au service des appareils à vapeur du département de la Seine. Dans ce service spécial, où deux autres maîtres de la science l'avaient précédé, Combes et Sénarmont, Delaunay prouvait une fois de plus, par ses actes, ce que son petit Traité de-mécanique, si cher aux ingénieurs, montre admirablement, que la science la plus vraie et la plus élevée ne dédaigne pas les applications utiles. A dater de i 85o, Delaunay fut détaché exclusivement à l'École polytechnique,ainsi que l'avaient été d'illustres devanciers, Lamé, Regnault, Sénarmont, et, comme eux, il reçut, de la manière la plus méritée, ses grades successifs dans le Corps des mines, ()fin fut nommé ingénieur en chef, en 1858, et élevé, en 186;, à la classe de son grade. L'ingénieur se reconnaît dans une foule de notions pra.-. tiques consignées dans ses publications sur la mécanique le géologue se devine, surtout, dans une de ses notices, où,

Rappelons enfin que c'est à l'École des mines que Delaunay a débuté dans l'enseignement scientifique, qu'il devait

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comme Arago, il montre le rare talent de vulgariser la science, sans l'abaisser.

professer si brillamment à l'École polytechnique et à la Faculté des sciences. Sans doute, je ne crains pas de le redire, l'Institut, l'Observatoire, le Bureau des longitudes, la Faculté des sciences, l'École polytechnique, revendiquent et pleurent justement

l'éminent collègue, auquel nous venons dire un dernier adieu ; mais le Corps des mines, dont il était le fils, comme

il aimait à le rappeler, et, nous devons ajouter, l'une des gloires, n'oubliera jamais le concours vaillant qu'il apporta

à l'École des mines, dont je suis ici l'interprète. Ce n'est pas assez de proclamer notre gratitude ; la douleur de tout le Corps dira au pays nos regrets. Qu'il me soit permis, au milieu du deuil universel, de donner mie larme à l'ami, dont un si affreux événement vient de nous séparer.

Voici la liste des principaux ouvrages de Delaunay, autres que les Tables de la lune, qu'il laisse inachevées Traité de mécanique rationnelle Cours élémentaire de mécanique théorique et appliquée; Cours élémentaire d'astronomie;

Table alphabétique et table analytique des matières contenues dans les additions à la connaissance des temps, de 1822 à 1867; Additions à la connaissance des temps (1861-1869).