Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 106]

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NÉCROLOGIE DE M. DELAUNAY.

NÉCEOLOGIE .DE M. DELAUNAY.

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administration. Une année s'est écoulée depuis que le calme rétabli a permis de reprendre les travaux réguliers. M. De.

n'en travail, teont pas exclusivement absorbé les utiles

launay tenait à ce que l'établissement continuât de briller avec éclat au milieu des nombreux observatoires répandus dans le monde entier; mais il tenait surtout à ce qu'une nouvelle génération d'astronomes se produisît rapidement, de manière à assurer le développement des études astrono-

il entra l'École des mines: Les mémoires et journaux de ent i 836 à d'instruction qu'il rédigea, 'en fe59, pendant son voyages séjour à cette École, sur les houillères des bassins de Saint-Étienne et du Creusot, ainsi que sur .l'industrie du fer et de l'acier dans les centres d'exploitation les plus importants:de la France, témoignent à ceux qui peuvent les consulter chaque jour, que cet esprit lucide, si habile dans les spéculations théoriques, savait pénétrer les questions les plus pratiques de l'industrie, les embrasser de haut et les exposer sous une forme lumineuse. Alors qu'il était encore élève-ingénieur des mines;. il fut distingué par ses anciens maîtres, qui l'appelèrent 'à être répétiteur de géodésie à l'École polytechnique. Ce cumul, tout honorable qu'il fût, soulevait une objection administrative; mais elle fut heureusement levée par le conseil de l'École des mines, qui, devinant les aptitudes de Delau-

miques dans notre pays, conformément aux intentions libérales du gouvernement dela République. Aussi croyonsnous que son court passage à l'Observatoire aura eu néanmoins cet important résultat de propager les connaissances

astronomiques, trop négligées aujourd'hui, dans un pays où elles ont été cultivées avec tant de succès durant le siècle dernier. Si le temps et les événements n'ont pas permis à M. De-

launay de faire davantage, il ne lui restera pas moins la gloire d'avoir accompli la plus grande partie d'un travail colossal, et suffisant pour assurer à sa famille un nom que la postérité n'oubliera pas. Adieu, honoré Directeur, adieu !

IV.

M. DAUBRÉE , MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES,

INSPECTEUR GÉNÉRAL DES MINES, DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DES MIRES)

AU NOM DU corps DES MINES.

Messieurs,

Devant la dépouille mortelle de Delaunay, le Corps des mines ne saurait se taire ; il y a pour lui, tout à la fois, un devoir à remplir, une gloire à revendiquer. Et, en effet, l'Institut, l'Observatoire, le Bureau des longitudes, la Faculté des sciences et l'École polytechnique, qui ont reçu de Delaunay une coopération si efficace, en science-

labeurs de sa vie.

Sorti le premier de l'École 'polytechnique,

nay (*), demanda pour lui la faculté de réunir à ses' travaux d'élève-ingénieur les fonctions de répétiteur à l'École dont il était naguère sorti d'une manière si brillante. L'ingénieur des mines tint à paver sa dette au corps dont il était membre ; le professorat à l'École d'application ne' tarda pas à lui en fournir une précieuse occasion. Cette École, qui donne à l'État des ingénieurs officiels, fournit aussi des ingénieurs civils à l'industrie minière et métallurgique. Pour ce dernier objet, des cours préparatoires paraissaient nécessaires, afin de combler, chez un bon nombre des auditeurs,la lacune de l'enseignement polytechnique. (") Les termes de la délibération du i9 décembre ,838 montrent combien le conseil de l'École, et, en particulier, Cordier, son émi-

nent président, appréciaient déjà la valeur et l'avenir du jeune élève.