Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 167]

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ALTÉRATION DES EAUX SULFUREUSES

'des Eaux-Bonnes offrent des variations analogues : on sait, du reste, qu'elles ont toutes des sulfurations peu différentes. Les variations annuelles des sources sont simultanées. La température oscille aussi légèrement suivant une période qui paraît annuelle. Les températures extrêmes que j'ai obtenues à la buvette (vu la difficulté matérielle de lire exactement une température au griffon) sont 500,8 et

3,4. Pendant la saison des eaux, la variation, bien que régulière, est extrêmement lente; le maximum paraît correspondre aux mois de juillet et cf oût. Aussi des observations faites pendant la saison sont-elles tout à fait insuffisantes pour reconnaître la loi du phénomène, et même pour le bien constater. Pour la sulfuration, au contraire, le maximum paraît tomber en hiver. Je n'ai jamais pu observer aux Eaux-Bonnes de variations diverses, mais on peut. se demander si les sources n'ont pas de variations à période plus longue que l'année, ou même non périodiques. Voici un fait qui pourrait le faire supposer. Bordeu, dans l'un de ses ouvrages (*), indique que la température des sources des Eaux-Bonnes, variait de son temps entre 90 et 102 degés du thermoscope, Fahrenheit. On peut voir d'ailleurs, clans ses lettres à à madame de Sorberio qu'il connaissait trois sources

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DES EAUX-BONNES.

on sait d'ailleurs, à n'en pas douter, que les travaux de captage n'ont pas abaissé la température de la source.

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Ce fait prend une importance plus grande, si l'on remarque que la même observation doit être faite aux EauxChaudes, si voisines des Eaux-Bonnes. Bordeu indique pour les températures extrêmes 92 et 114 degrés. Le maximum était donc de 43°,5. Bordeu ne connaissait que les sources

de l'Esquirette, du Bey et de l'Arressecq. Aujourd'hui la plus chaude des trois 4'a que "i-74°,5 ; c'est donc une diminution de 11 degrés, C est-à-dire plus considérable encore qu'aux Eaux-Bonnes. Il serait évidemment inutile de rechercher en ce moment les causes de ces faits; on ne sait même pas au juste s'il y a eu une diminution progressive, ou si elle s'est produite brusquement à la suite d'un pllénomène accidentel. Cependant j'ai cru intéressant de la signaler. L'eau de la source Vieille, qui alimente seule la buvette, est aussi la seule qui serve à l'embouteillage. L'excédant

est déversé dans un réservoir de forme compliquée, qui reçoit en outre l'eau de quelques petits griffons dont la sulfuration est à peu près la même que celle de la source Vieille. Ce réservoir fournit l'eau aux bains de gauche.

à Bonnes, la Vieille, la Neuve et celle d'Orteix. J'ai de

La source d'En Bas a une température de 5o degrés,

bonnes raisons qu'il serait trop long de développer ici,

M. Filhol a adopté pour sa sulfuration les chiffres suivants : og,0068 soufre ou og,o165 sulfure de sodium. Mes essais m'ont donné des chiffres plus élevés. Elle est captée dans le mur même de son réservoir, où elle se déverse directement ; un second réservoir a été construit en 1862 à côté

pour penser que la source Vieille était alors (1746), comme aujourd'hui, la plus chaude. Elle serait descendue de 58°,9 à 52°,7 maximum actuel au griffon. Il y aurait donc eu en 117 ans une diminution de 6°,2 que l'on ne peut attribuer à une mauvaise graduation du thermomètre de Bordeu

de l'ancien, dont le volume était insuffisant pour le débit de la source. Ces réservoirs fournissent l'eau aux bains de droite.

(*) Bordeu. Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées,

page 22 (Pau, Vignancour, "855.) () Bordel". Lettres sur les eaux minérales dl Béarn. 8' lettre, même volume.

L'eau sulfureuse qui provient de ces réservoirs n'est pas

assez chaude pour que l'on puisse s'y baigner. De tout temps, les bains ont été préparés 'à l'aide d'une addition d'eau sulfureuse artificiellement chauffée. A l'époque TonE I, 1872.

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