Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 10]

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NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

rÉcsoLoGiE DE M. COMBES.

VOUS savez tous', Messieurs, s'il a dignement occupé ce poste. -

Mais la science et le travail ne sont pas tout l'homme si nous étions fiers de votre science, ô mon maître, nous l'étions missi de votre mâle vertu; nous tous, membres à

M. Dufrénoy, dans le juste intérêt de l'industrie des mines et forges, avait ouvert à notre école un essor nouveau par l'institution féconde des cours préparatoires ; il fallait soutenir cet essor, maintenir le niveau des études, créer des laboratoires, développer les collections, accroître les bâtiments, assurer l'instruction pratique des élèves ; il fal-

lait enfin administrer avec intelligence et droiture une école importante.

M. Combes a fait toutes ces choses, il les a faites avec modestie ; mais nous, ses élèves ou ses subordonnés, nous ne saurions, sans ingratitude, être modestes pour lui : nous ne voulons pas être ingrats.

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divers degrés de cette famille laborieuse qui s'appelle l'École des Mines, et dont vous étiez l'illustre chef, nous aimions votre bienveillance inépuisable, votre justice si

droite et si franche, à l'abri de laquelle chacun se sentait sûrement protégé. Et maintenant, adieu, ô mon vénéré, mon illustre maître, nos regrets vous accompagnent, mais bien après vous, votre

nom vivra dans les annales du pays. Dans les temps si durs du présent, que votre vie d'ingénieur nous soit à tous un exemple, pour l'amour de la science et de la justice,

l'âpreté au travail utile, le dévouement au pays de toutes les heures, et cette fleur de vertu qui s'appelle l'honneur I

Messieurs,

Deux écoles minérales, établies sur des bases et dans des conditions différentes, avec cette variété qui sied bien à l'enseignement, celle de Saint-Étienne et celle de Paris, ont occupé pendant quarante sept années l'activité savante de M. Combes ; les élèves qu'il a formés disent au pays ce que ces deux écoles ont fait pour l'art des mines. Qu'il me soit permis de le revendiquer au nom de ces deux écoles, où l'enseignement de toutes les sciences qui se rapportent aux mines et aux forges est donné avec une si entière libéralité : la distribution généreuse de cet enseignement constitue certainement une des oeuvres les plus méritantes du corps des mines ; M. Combes aimait à le dire, et il en avait acquis le droit ;j'ajoute que cette oeuvre

d'un enseignement minier, donné si largement par les 'ingénieurs de l'État, accomplit d'une manière réelle et féconde, quoique indirecte, une promesse formelle de la loi de 181 o à l'industrie minérale du pays. Les années n'avaient pu dompter l'énergie de labeur de M. Combes : il a travaillé jusqu'à la dernière heure.

PAROLES PRONONCÉES SUR LA TOMBE DE M. COMBES Par M. VOISIN, élève.de l'École des mines.

Qu'il nous soit permis, à nous aussi, qui avions voué à notre vénérable maître un attachement respectueux et presque filial, de déposer sur sa tombe l'humble et pieux hommage de nos regrets. M. Combes n'était pas seulement, pour nous, le directeur plein de bienveillance et de sollicitude ; il était encore, par l'éclat de sa science et de ses vertus, par l'activité infatigable de ses travaux, le modèle qui s'imposait à nos modestes efforts.

Aussi votre souvenir vivra toujours dans nos coeurs, illustre maître ; c'est en suivant vos leçons et vos exemples, que nous voulons honorer votre mémoire, et mériter d'a:voir été un peu vos enfants.