Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 198]

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SEI UATION DE L'INDUSTRIE

DES 'SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.

marquant 36 degrés à l'aréomètre; on agite ce mélange

dans sa nouvelle usine ; par un petit trou pratiqué à la partie supérieure d'un serpentin, on y a introduit un petit filet de soude au moyen d'un entonnoir; les huiles ainsi traitées recueillies à leur sortie du serpentin étaient moins lourdes et moins colorées que celles que l'on obtient par le traitement ordinaire. Cette expérience n'a pas été faite

pendant une heure et demie ; on laisse reposer de nouveau

et l'on sépare les goudrons basiques formés dans cette opération.

Les huiles ainsi obtenues sont ensuite soumises à la twisième opération.

Frais spéciaux de la seconde opération. - Les frais spéciaux à cette deuxième opération peuvent s'établir de la manière suivante pour i hectolitre d'huile à traiter: francs.

Main-d'oeuvre 7',78 acide sulfurique à 18 francs le quin-

0,255

tal métrique 21%52 soude à 3o francs le quintal métrique 0,755

Un hectolitre d'huile traitée donne comme produits 851it, 97

d'huile à distiller et des goudrons acides et basiques. Amélioration à apporter dans la deuxième opération. -Le

traitement des huiles par l'acide et par la soude pourrait être susceptible d'une grande amélioration ; la série des lavages à l'acide, à l'eau et à la soude montre combien l'huile, à la température ordinaire, est rebelle à l'action des agents chimiques. Il est permis de supposer qu'il ne doit pas en être ainsi à une haute température ; il suffirait alors d'imaginer un appareil disposé au-dessus du serpentin d'une chaudière de distillation des huiles brutes et laissant échapper dans /a partie de ce serpentin voisine de sa tubulure avec la chaudière, un filet d'acide ou de soude, suivant qu'on le jugerait convenable. Ce filet réglé convenablement serait ainsi mis en présence avec les vapeurs d'huile, agirait sur ces vapeurs au fur et à mesure de leur condensation et se mélangerait à l'huile en contact intime sur toute la longueur du serpentin. Une expérience dans ce sens a été faite par M. Aymard

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d'une façon assez suivie pour qu'on puisse encore en tirer des conclusions bien nettes ; mais il est déjà permis de croire que ce mode d'opérer, tout en donnant des produits supérieurs, permettrait de gagner du temps en conduisant cette seconde opération parallèlement à la prenière et d'économiser tout un matériel d'agitateurs dont la mise en mouvement exige une certaine installation et une dépense de force assez considérable. Utilisation des goudrons acides. - On a longtemps cherché des moyens d'utiliser les goudrons acides qui se forment dans cette secondé opération ; ces goudrons sont un embarras pour les usines autour desquelles ils causent quelquefois des dommages en se déversant dans des cultures voisines. Jusqu'à ce jour on les brûlait en plein air, et M. Aymard avait cherché à utiliser cette chaleur pour produire de la vapeur ; il employait une chaudière ordi-

naire recouverte d'une chemise de briques destinée à la protéger contre les vapeurs corrosives des goudrons employés comme combustibles. Mais cet ingénieur a trouvé depuis lors que ce goudron maintenu à une température de 5o à Go degrés donne naissance à deux produits : le produit le plus léger est formé par des huiles très-colorées que l'on a avantage à faire 'repasser à la rectification ; audessous on trouve un goudron acide beaucoup moins fluide que le goudron primitif. La quantité d'huile que les goudrons acides peuvent ainsi entraîner est variable avec la température à laquelle ils ont été formés ; ainsi, en hiver, cette quantité est plus forte qu'en été parce que les gon-.

drons formés sont moins fluides, mais elle n'est jamais