Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 191]

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SITUATION DE L'INDUSTRIE

présenteraient du moins sur les schistes d'Igornay, tels qu'ils ont été pris pour l'expérience faite dans cette usine, l'avantage d'être à une température élevée et de ne pas avoir absorbé l'eau de la pluie. Modifications nouvelles introduites dans les fours des cornues tournantes. Aussi M. Aymard a modifié de nouveau ses fours, ainsi que l'indique la fig. 9, Pl. VII. Une des mo-

difications importantes consiste dans l'agrandissement de la partie du four terminée par la trémie inférieure. La trémie a été remplacée par une autre beaucoup plus grande fermée

au moyen d'un registre mobile sur des galets, afin qu'on puisse le retirer facilement malgré la charge exercée par

les 2 mètres cubes de schistes qui le surmontent. Un

peu au-dessus de la trémie est pratiquée dans la maçonnerie une, petite ouverture par laquelle on peut introduire un tuyau venant verser dans la masse de schistes un courant d'air envoyé au moyen d'un ventilateur. Enfin une autre modification consiste dans une nouvelle

disposition du foyer qui a été remplacé par deux foyers latéraux faisant avec l'axe de la cornue un angle d'environ 45 degrés. Cette disposition est justifiée par la remarque suivante. La cornue Malo est terminée par deux troncs de cône qui présentent un grand inconvénient au point de vue de l'échauffement égal de la masse de schistes. En effet,

cette masse a une plus grande épaisseur dans la partie cylindrique de la cornue que dans les parties coniques où elle va en diminuant de la grande base à la petite base ; il en résulte que pour échauffer également le schiste sur toute la longueur de la cornue, il faudrait envoyer le maximum de chaleur sur la partie cylindrique et le minimum sur les parties coniques avoisinant les extrémités. Or dans la disposition du foyer indiquée à la fig. 2, on voit que les flammes sortant de ce foyer vont également frapper les parties coniques et l'on arrive ainsi à un résultat inverse de celui que la théorie indique.

DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.

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De cette mauvaise disposition il résulte que les parties tronc-coniques étant plus échauffées que la partie cylindrique puisqu'elles supportent une moins grande épaisseur de schistes, les huiles volatiles s'échappant par l'axe creux sont soumises à une surélévation de température qui en décompose une portion pour les transformer en gaz. fil eût été certainement facile d'éviter cet inconvénient en faisant des cornues cylindriques sur toute leur longeur, et nous verrons plus loin que des essais ont été effectivement faits dans ce sens ; mais la disposition de M. Malo est nécessaire

pour que la cornue puisse se décharger toute seule, les schistes distillés glissant le long des parties tronc-coniques pour venir se déverser par l'ouverture placée sur la partie

cylindrique. Dans la nouvelle disposition adoptée par M. Aymard pour les foyers, on concentre le maximum de chaleur sur la partie cylindrique des cornues, en faisant converger les flammes sur cette partie et l'on remédie à peu près à l'inconvénient signalé plus haut. Cet ensemble de constructions nouvelles est complété par l'installation d'un gazomètre, afin de mieux utiliser les gaz produits par la distillation des schistes. Nous avons montré précédemment que, pendant cette opération, il se dégageait une quantité de gaz égale à 19 ou 2o mètres cubes par mètre cube de schistes. Ces gaz sont retirés au moyen d'un extracteur mû par une locomobile de quatre chevaux

et lancés dans un gazomètre d'une capacité d'environ 190 mètres cubes. La dépression produite par l'extracteur ne dépasse pas orn,o5 d'eau. Du gazomètre le gaz est ren-

voyé dans les foyers des cornues au moyen d'une canalisation afin de pouvoir brûler sous chaque cornue pendant

toute la durée de la première phase de la distillation suivante. Sur ce parcours, le gaz traverse un épurateur rempli de coke destiné à retenir toutes les matières condensables qui auraient pu être entraînées. M. Aymard ayant calculé les diamètres des conduites en prenant pour