Annales des Mines (1871, série 6, volume 20) [Image 190]

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SITUATION DE L'INDUSTRIE

Expériences sur la combustion des schistes distillés à l'usine

d'lgorna?J.- Depuis lors des expériences faites chez M. Roche, à l'usine crIgornay, nous ont prouvé que la combustion des schistes distillés peut se faire à peu près complètement avec un grand dégagement de chaleur, en insufflant de l'air forcé dans la masse schisteuse préalablement échauffée. L'appareil dont s'est servi M. Roche, et qui lui a été fourni par M. Testud de Beauregard , constructeur à Paris, se compose (voir les fig. 5, 6, 7 et 8, Pl. VII) i° D'une chaudière verticale tubulaire A, à foyer intérieur ; 2° De deux surchauffeurs B, B en fonte, destinés à surchauffer la vapeur produite par la chaudière ;

3° D'un petit cubilot C dans lequel sont chargés des schistes déjà distillés et muni à sa base de deux tuyères D, D devant chacune desquelles est disposé nu soufflard injectant de la vapeur surchauffée. La chaudière présente cette particularité qu'elle est munie

à sa partie supérieure d'une boîte à fumée dans laquelle est disposé un serpentin où circule la vapeur et où elle se dessèche; la vapeur descend ensuite dans un surchauffeur disposé tout autour du foyer. Les deux surchauffeurs B, B sont en fonte à tubes intérieurs dans lesquels circule la vapeur pour se surchauffer; chacun est muni d'un foyer intérieur dans lequel on

produit un tirage au moyen d'un petit soufflard à vapeur débouchant clans la cheminée. Le cubilot C est en fonte garnie intérieurement d'une chemise en briques réfractaires.

DES SCHISTES BITUMINEUX DU BASSIN D'AUTUN.

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dans la cour de l'usine et avaient absorbé par conséquent une grande quantité d'eau ; aussi se produisait-il d'abord à l'ouverture F une fumée épaisse provenant de la vaporisation de l'eau ; cette fumée s'éclaircissait ensuite et l'on pouvait l'enflammer en modérant un peu l'insufflation de la vapeur. Il suffisait d'ailleurs de regarder par l'ouverture F pour voir que toute la masse de schiste était incandescente. Il est bon de remarquer également qu'en déchargeant par l'ouverture E les schistes brûlés, on pouvait constater qu'ils n'étaient pas agglutinés, ce qui aurait pu nuire à ce déchargement.

La conséquence à tirer de cette expérience est que les schistes déjà distillés, bien que devant être considérés comme un mauvais combustible, peuvent cependant brûler sous l'influence d'une injection d'air. Il nous semble d'ailleurs que cette combustion peut se produire quel que soit le mode de cette injection ; la vapeur, il est vrai, se décompose en traversant les schistes et fournit ainsi un principe comburant, l'hydrogène ; mais d'un autre côté sa décomposition

produit un refroidissement. Il faut dire que, dans cette expérience faite à l'usine cl'Igornay, on opérait sur des schistes distillés en cornue verticale; or nous verrons que le rendement des schistes en cornue verticale est notablement inférieur à, leur rendement en cornue tournante, de telle sorte qu'ils devaient contenir une plus forte proportion de principes combustibles que ceux que nous avions tenté déjà de faire brider à l'usine de Lally. De plus les schistes

On a mis dans ce cubilot une petite quantité de houille enflammée, sur laquelle on a chargé des schistes distillés et, sous l'influence de l'insufflation dela vapeur surchauffée entraînant avec elle un volume d'air considérable, toute la masse des schistes s'est embrasée. Les schistes complètement brûlés étaient retirés par l'ouverture inférieure E et remplacés par des schistes distillés, chargés par l'ouverture

d'Igornay ne contenaient pas de poussières, tandis que ceux de Lally en contiennent une assez forte proportion,

supérieure F. Les schistes soumis à l'expérience étaient pris

viendrait à y déterminer une combustion fort utilisable. Ils

comme on l'a vu plus haut. Cependant malgré le désavantage

réel des schistes distillés de Lally, au point de vue de la combustion, il serrible qu'en recueillant les schistes distillés

au sortir de la cornue, pendant qu'ils sont encore à une haute température, et qu'en y insufflant de l'air, on par-