Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 101]

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ACCIDENTS DE FOURCHAMEAULT ET DE PIVES.

OBSERVATIONS DE M. CALLON.

vite, la commission a pensé qu'ils pouvaient donner lieu, quand on remontait à la cause qui les a déterminés, à des rapprochements sur lesquels il ne paraissait pas inutile d'appeler l'attention. Dans l'un comme dans l'autre cas, il s'agit d'une capacité fermée, en communication avec un

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entrée subitement en ébullition tumultueuse, et les ouvriers

qui opéraient cette manoeuvre imprudente. ont été, non-

seulement brûlés par un jet de vapeur, mais encore et surtout aspergés par une abondante pluie d'eau bouillante. Aussi tous, sans exception, ont-ils succombé à leurs brû-

générateur, dans lequel il se produisait de la vapeur à une capacité fermée quelconque, qui communique d'une manière suffisamment facile avec un géné-

une pression plus ou moins supérieure à la pression atmosphérique ; de quelque manière plus ou moins directe et

lures..i principe,

apparente que fût établie la communication, il

rateur, est nécessairement à une pression, et par conséquent à une température sensiblement égales à celles du générateur, toute différence de pression entraînant un afflux et une condensation de vapeur jusqu'au rétablissement de l'équilibre ; le générateur étant, bien entendu, supposé avoir une puissance de vaporisation largement

suffisait

qu'elle existât assez largement ouverte, pour que la capacité fût nécessairement remplie, soit de vapeur seule, soit d'eau condensée et de 'vapeur, à une température et par conséquent à une pression égales ou presque égales à celles de la chaudière même. Rendre mobile par une manuvre quelconque une partie des parois de cette capacité, c'était en quelque sorte produire le même effet que si l'on avait détaché une étendue égale de la paroi d'une chaudière en pression. De là, les effets mécaniques observés dans les deux accidents qui nous occupent. Ces effets ont été plus puissants et plus désastreux avec la machine à basse pression de Fourchambault, qu'avec les appareils à haute pression de Fives-Lille.

L'excès de puissance tient à la grandeur de la paroi, qu'une fausse manoeuvre a brusquement rendue libre.

La gravité plus grande de l'accident, au point de vue des personnes, tient à la même cause et sans doute aussi au long temps qui s'est écoulé entre la rupture de la machine et le commencement de la réparation ; temps: qui pouvait paraître au contraire un motif de sécurité. Pendant tout ce temps la chaudière continuant d'être en activité pour faire marcher d'autres ateliers, la. vapeur n'a pas cessé d'affluer et de se condenser dans le cylindre de la machine. Lorsqu'on a voulu lever le couvercle de celui-

ci, il a été projeté par la détente de la vapeur, l'eau est

suffisante, pour compenser l'effet des pertes de chaleur de la capacité dont il s'agit. En pareille circonstance, l'intérieur d'une semblable capacité ne peut impunément être mise en relation brusque avec l'atmosphère, sans certaines précautions. On ne peut d'abord le faire qu'après avoir fermé la communication avec le générateur, et s'être bien assuré que la fermeture est complète. Il faut en outre s'assurer que la température dans l'intérieur de la capacité est descendue au-dessous de too°, ou

bien évacuer l'eau et la vapeur par un robinet de purge. C'est alors seulement qu'il doit être permis de déboulonner lm couvercle, ou de faire toute autre manoeuvre rendant libre une partie des parois de la capacité dont il S'agit.