Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 29]

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SUBSTANCES EXPLOSIBLES

Enfin, puisque la matière ne se détruit pas par l'eau, il n'est pas besoin de sécher lés trous. S'ils sont pleins d'eau naturellement, on ne les vide même pas; on descend la charge au fond, et l'eau qui reste pardessus sult dé bourrage et suffit parfaitement. Dans ce dernier cas, il n'y a que quelques, precautions de détail à prendre. Pour empêcher l'eau depénétrer dans. la capsule et de mouiller le fulininate, il faut la serrer avec soin tout autour de la mèche ; il convient même de ramollir

un peu à la lampe la gutta-percha, et de la ramener avec les doigts sur la capsule; afin dé produire unjOint étanche' entre cette dernière et la mèche. De plus, il faut placer toute la charge dans une seule et même cartouche', sans! solution de continuité, parce que l'eau s'interposant- entre' deux portions voisines de matière, pourrait-empêcher flammation de se communiquer. Dans les trous secs, cette dernière précaution est inutile ; pour charger le trou, on met le nombre de cartouches nécessaire, puis par-dessus le tout, une petite cartouche portant la mèche et la capsule. Le feu se communique toujours très-bien à toute' là masse.-. Dans le cas où l'on emploie de la nitroglycérine, les cama-. ches sont métalliques ; dans tous les autres cas, il suffit de les faire en papier. On pourrait à la rigueur se passer dé cartouches- préparées à l'avance, et employer la matière directement; mais ce serait beaucoup moins commode et cela demanderait trop de seins.

Je vais maintenant donner quelques résultats d'expériences qui m'ont été fournis, soit par les exploitants des mines où j'ai vu employer ces matières, soit par .les inventeurs ou leurs délégués, ou que j'ai recueillis dans différentes publications 1.

Coton-poudre. -- Je ne puis rien dire au sujet du

coton-poudre; je ne l'ai pas vu employer, et à ma connaissance, il ne s'est pas beaucoup répandu. Cela tient proba-:

EMPLOYÉES DANS Le TRA'AUX DES MINES.

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blement à ce qu'il est moins, énergique et tout aussi dangereux et dispendieux que les autres matières congénères, qui du reste ont été préparées pratiquement presqu'a la même époque que lui., Dès l'apparition de la nitroglycé. Nitroglycérine. rine,. et surtout depuis que. lL. Nobel eut imaginé de l'en-

flammer au moyen d'une mèche garnie d'une capsule. fulminante, l'emploi de cette: substance s'est vulgarisé très-rapidement en Suède. en Belgique,. en Prusse, en, Angleterre et même en Amérique. L'avantage considérable qu'elle possède vis-à-vis de. la poudre ordinaire de pouvoir

être employée sans bourrage et sous Peau, avait surtout frappé les mineurs ; sa grande force expansive permettait en outre d'attaquer des. roches que la poudre. aurait difficilement entamées. Partout où il en était fait usage, on reconnaissait ses bons effets par un abaissement notable dans les prix de revient et une plus grande rapidité dans le travail. Malheureusement des accidents terribles par leurs

conséquences sont venus montrer que la nitroglycérine pure est un des corps les plus dangereux que l'on connaisse. Le steamer l'Européen. fut détruit en 1866 par l'explosion

de plusieurs caisses de. cette substance. Cette explosion, qui eut lieu dans le port d'Aspinwall, amena la mort de

quinze hommes. Presque à la même époque, un quartier de San-Francisco était ébranlé et en partie détruit par l'explosion de deux barils .de la même substance. Quelque temps auparavant, la ménle chose arrivait à Sidney (Australie), OÙ:. l'explosion des magasins de M. Molisea, causée par la présence de deux caisses de nitroglycérine; renversait un quartier tout entier. Enfin, on n'a pas oublié

le trop célèbre accident arrive dans les carrières fle porphyre de Quénast, en Belgique.. Bien d'autres malheurs ont été causés par les explosions.

de. nitroglycérine, soit dans les fabriques. Mêmes, corme: à Stockholm et. à Deutz, soit, dans les mines où cette sub-