Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 28]

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SUBSTANCES EXPLOSIBLES

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noire qui paraît être de la poudre ordinaire, et un sel soluble qui est un chlorure. L'effet de ce sel-est de rendre fusible le résidu de la combustion qui dés lors ne peut se répandre en fumée lors de l'explosion.

EMPLOYÉES DANS LES TRAVAUX DES MINES.

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MODE D'EMPLOI DES DIFFÉRENTES SUBSTANCES EXPLOSIBLES. RÉSULTATS D'EXPÉRIENCES.

Ainsi constitué, le lithofracteur se présente sous la forme

On connaît le mode d'emploi de la poudre ordinaire dans les mines. On sait qu'on allume généralement les coups de

d'une substance un peu pâteuse, d'un gris noir foncé, et pouvant se prendre facilement en masse par l'effet d'une

mine à l'aide de canettes, de mèches de sûreté et quel-

faible compression. Allume à l'air libre, le - lithofracteur se comporte comme là dynamite, et brûle même un peu moins vite; il laisse un résidu assez fortement aggloméré qui peut se fondre corn-

piétement à la température du rouge. L'inflammation ne se propage que très-lentement dans sa masse. On peut impunément en tenir à la main une petite cartouche pendant qu'elle brûle; j'ai fait cette expérience moi-même un grand nombre de fois. Placé dans un espace fermé, il est complètement impos-

sible à enflammer par les moyens ordinaires, mèches ou canettes. ' On ne peut y arriver qu'à l'aide d'une capsule fulminante,

et alors l'inflammation produit une détonation très-violente. Cette détonation se produit même à l'air libre, toutes les fois qu'on emploie le même procédé d'allumage.

quefois de l'étincelle électrique. Mais pour les substances dont il vient d'être parlé, on a, vu que ces moyens sont généralement insuffisants, et que pour produire leur détonation, on doit les allumer à l'aide d'une matière fulminante faisant explosion, soit au sein4 soit au contact de la matière à enflammer. La clualine seule

fait exception, niais seulement dans le cas de bourrages très-énergiques. Dans le cas contraire, elle rentre dans la loi commune.

Un procédé très-simple, et qui suffit dans tous les cas, a été indiqué par M. Nobel, et appliqué tout d'abord à la nitroglycérine. Voici en quoi il consiste L'allumage se fait au moyen d'une mèche de sûreté ; on garnit l'extrémité de cette mèche d'une longue capsule fulminante, et on la plonge à l'intérieur de la cartouche à enflammer, au centre, et à la partie supérieure de la masse. On attache le papier qui entoure la cartouche à la mèche

au moyen d'unjligature, puis on descend le tout dans le

il est complètement inattaquable par l'eau. La poudre ordinaire qu'il renferme est protégée par un enduit Je nitroglycérine que ce liquide ne peut enlever. Le froid ne le modifie pas. On peut le faire détoner même à une température de 12°,.3 au-dessous de zéro. Le choc du marteau sur une enclume le fait détoner violemment. Sous ce rapport, il se comporte exactement comme la dynamite. On a pu aussi en charger un obus et le tirer dans un canon sans que cet obus éclatât, lorsqu'il vint rencontrer le sol, et s'y enfoncer à plusieurs mètres

préparée. Comme ces matières sont toutes très-brisantes, elles ont une action presque indépendante du bourrage ; aussi, dans les trous secs, se contente-t-on de placer à la main, ou avec un simple bourroir en bois, du sable ou de l'argile par-des-

de profondeur.

qui pourraient les faire communiquer avec l'intérieur.

trou de mine.

La fig. 4, Pl. I, montre la disposition d'une cartouche

sus la cartouche, seulement pour la maintenir en place. Puisque le bourrage est inutile, il est complètement superflu aussi de glaiser les trous pour fermer les fissures