Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 12]

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ÉTUDE SUR LE MINIUM.

J'ai constaté, dans cet essai, que la matière jaune résul tant d'un massicot trop chauffé peut former du minium. J'ai obtenu, pour la masse entière, un minium de premier feu, et j'ai encore trouvé le long de l'autel une petite quantité de beau minium qui s'est formé en moins de 20 heures, ce qui prouve que l'on peut produire, dans des conditions convenables, du minium beaucoup plus rapidement que dans les fabrications ordinaires. Troisième essai. - La température avait été trop élevée dans le premier essai, pas assez dans le second. Le coke avait localisé la chaleur dans les maçonneries voisines de la grille, et la sole n'avait pas été assez chauffée. Dans la troisième expérience, j'ai cherché à avoir une température plus élevée dans toutes les parties de la sole,

même ,les plus éloignées du foyer, en employant de la houille mélangée de coke et d'escarbilles, et à préserver la masse du contact des flammes qui me semblait mauvais ; pour cela, j'ai marché avec un tirage restreint, chargeant le moins souvent possible et ayant soin, chaque fois que je voulais charger, de relever le massicot sur la paroi opposée au passage des flammes et d'ouvrir en grand le registre de la cheminée pour éviter le séjour des flammes au-dessus de la sole; quand les flammes se calmaient, je baissais le registre et j'étalais la matière sur la sole qui venait d'être échauffée.

J'ai râblé dans cette opération "comme dans les deux premières, et j'ai prélevé des prises au milieu de la sole toutes les 3o à 4o minutes. Les échantillons i et 2 montrent le passage du massicot

au minium, puis la couleur rouge pâlit de 2 à 8, S'avive pour 8, 9 et Io, décroît de 10k 12, croît pour 15, 14, 15; le minium est décomposé à la prise 16 et est reformé à la prise i 8. Des trois essais constituant la première série, j'ai conclu

1° Que le minium pouvait se former dans un temps

NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION.

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beaucoup plus court que celui ordinairement consacré à sa fabrication ;

2° Que le minium décomposé par une température trop élevée, peut être reconstitué ; 5° Que les flammes sont nuisibles ; 4.0 Que dans un four à réverbère, il est très-difficile de maintenir, d'une façon constante, la température convenable. II. - DEUXIÈME EER E .D'ESSAIS. - EMPLOI DU FOUR A

MOUFLE

ORDINAIRE.

Je décrivis à M. Rivot, mon cher maître, les premiers essais que j'avais tentés. C'est lui qui me conseilla l'emploi

du moufle et qui me guida ensuite dans l'étude du four, que je donnerai plus loin, et qui n'est que l'application de mes recherches sur la fabrication du minium. La deuxième série d'expériences diffère essentiellement de la première par plusieurs points. 1° J'avais reconnu que les flammes étaient nuisibles à la formation du minium, et qu'il était presque impossible de maintenir une température uniforme dans un réverbère j'ai alors adopté pour mes essais de la deuxième série un four à moufle de laboratoire ; le moufle avait o,18 de diamètre sur on',25 de longueur. 2° J'avais constaté que l'opération pénible du brassage n'avait pas sensiblement avancé la formation du minium : je l'ai supprimée. je dirai enfin que le four à moufle était celui dans lequel l'oxydation pouvait être le plus facilement favorisée.

Premier essai. - J'ai brûlé comme combustible un mélange de coke et de charbon de. bois. J'ai garni la sole du moufle d'une couche de mo millimètres d'épaisseur de sulfate de baryte, pour préserver le minium d'un coup de feu par la sole, puis j'ai étalé par-dessus 1.5 o o grammes de mas-