Annales des Mines (1871, série 6, volume 19) [Image 11]

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ÉTUDE SUR LE MINIUM.

NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION.

duire que du minium, aussi beau que le permet le massicot correspondant, en grande quantité et en peu de temps. Je résumerai brièvement les quelques expériences que j'ai faites, les résultats que j'ai obtenus ; je terminerai en décrivant le fourneau qui me semble propre à, obtenir les avantages que j'ai précédemment cités. Le but de mes recherches est de produire du minium par un seul feu de quelques heures.

pérais gagner du temps par un mélange plus intime du massi-

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1. - PREMIÈRE SÉRIE D'ESSAIS. - EMPLOI D'UN FOUR A RÉVERBÈRE GRANDE SURFACE DE CHAUFFE.

Premier essai. J'ai fait usage, comme combustible, de houille à longue flamme, et j'ai étalé sur la sole du four un mélange intime de 4 parties de massicot pour cristallerie et de partie de massicot pour peinture. Dans la fabrication ordinaire, le massicot tassé sur -une certaine épaisseur est abandonné à une oxydation lente,

qui gagne d'une face à l'autre; de plus, la masse n'étant point travaillée, il faut que la partie: la plus chauffée reste à. une température inférieure à celle qui correspond à,la décomposition du minium, les, faces les moins chauffées

sont donc à une température. très-inférieure à, celle qui amène la décomposition. De ces faits résultait, pour moi, la pensée d'arriver plus rapidement au minium en êtalant le massicot, chauffant à une température convenable, puis donnant une série de coups de feu, tout en brassant d'une façon continue ; je me proposais ainsi, après avoir échauffé la masse, de lui donner un coup de feu produisant la température extrême que peut supporter le. minium: sans- se

cot à l'oxygène de l'air et par l'obtention- de la plus haute, température possible pour toutes les molécules du massicot.

De quart d'heure en quart d'heure, je donnais un coup de feu de io minutes, accompagné de brassage, puis j'étalais le massicot sur la sole et j'abaissais la température du four assez pour n'avoir pas à craindre de décomposition. J'opérai ainsi pendant 4 heures. Enfin, j'étalai le massicot une dernière fois sur la sole, je bouchai hermétiquement toutes les ouvertures du four et j'attendis 15 heures. Une demi-heure après le commencement de l'opération, j'avais constaté que le massicot avait pris une teinte rosée; après le dernier brassage, la matière étalée avait une couleur jaune Plus vive que celle du massicot primitif.

Quand j'ouvris le four, 19 heures après le début de l'essai, je le trouvai encore bien chaud ; la partie supérieure du massicot était 'd'un .beau jaune serin ; en dessous de la

couche jaune serin et au milieu de la soie, je trouvai une matière rouge pâle analogue à du minium de premier feu, et le long de l'autel un cordon de minium de belle couleur. ii résultait pour moi de ce qui précède que dans ce premier essai la température avait été trop élevée et que la présence des flammes était nuisible, car je n'avais obtenu un peu de

beau minium que sous l'autel, à l'endroit le plus protégé contre les flammes. Deuxième essai. J'ai opéré sur la matière résultant du premier essai dans le but de constater si du massicot ayant

été soumis à une température trop élevée et ayant formé la matière jaune serin, peut donner du minium sous l'action d'une température convenable.

décomposer ; je brassais, en même temps,: pour mettre

J'ai cherché à supprimer les flammes et à avoir une

successivement toutes les couches de massicot à la plus

température uniforme et suffisante pour y arriver, j'ai chauffé le four à la houille, j'ai jeté bas le feu; j'ai chargé la matière à expérimenter, puis j'ai alimenté le foyer au coke et j'ai brassé comme dans la première expérience.

haute température et au passage le plus direct de l'oxygène,

et, du même coup, pour soustraire à chaque instant à la température la phis élevée la couche lapins chauffée. J'es-