Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 234]

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RESSOURCES MINÉRALES

DE L'ARIÈGE.

G fours ou moulins à Arignac. 4 Bédeillac. à Bormas. à Saint-Paul.

à Labarre. à Saint-Jean. à Crampagna.

Chacun de ces fours ou moulins occupe quatre ouvriers, dont deux pour l'usine et quatre pour la carrière, produit par an de 2 à 15.000 hectolitres de plâtre, ce qui correspond à une production totale annuelle de 2 00 à 211..0.0 hectolitres.

L'hectolitre de plâtre se vend à Arignac , au sortir de l'usine,

qf,80 dont

Abatage de la pierre et menus frais Bois pour la cuisson Façon

Patente, impôts et divers Bénéfice

Le port d'Arignac à la gare de Foix est de.

francs. 0,25 0,30 0,10 0,10 0,05 0,30

Le prix de rabatage de la pierre et son transport à l'usine pourrait être notablement diminué par la suppression du transport à dos de mulets très-onéreux, et l'exécution des voies économiques de transport, soit route, soit chemin de fer ou tout autre. Depuis quelques années la cuisson du plâtre se fait à certains fours avec du coke du bassin de Decazeville ; ce coke revient aux

usines à 55 francs la tonne, par ce moyen la consommation de

combustible par hectolitre est réduite à o',25. Sur le revers méridional du pic de Soutours un peu au-dessus de Surba, on a constaté depuis longtemps quelques traces de gisements gypseux sur lesquelles, à diverses reprises, ont été faites des tentatives infructueuses de recherches; le plâtre y est rouge et de qualité médiocre. Gypse à' Arnave. En face des carrières d'Arignac, et Bedeillac sur la rive droite de la rivière de l'Ariège, on trouve au vallon

d'Arnave et dans le voisinage immédict du vallon de ce nom, un gisement de gypse moins important que le premier, mais placé dans des conditions absolument identiques; lainasse minérale forme une assise allongée, dirigée 0. 35 à 110° N., presque verticale avec plongement de 70 à 800; S. L'affleurement peut avoir 2oo à 2A0 mètres de long sur 20 b. Zio mètres de puissance. Le gypse est comme à Arignac très-blanc cristallin, contient des paillettes de mica et des

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grains de pyrite de fer, et est en relation manifeste avec des roches ephUiques bien visibles à la surface. Le gisement repose sur les terrains primitifs des montagnes de Mercus et Tabes, et supporte la formation de schistes supraliasiques très-Puissante du col d'Ussat. Les carrières d'Arna,ve sont exploitées par tranchées à ciel ouvert, avec talus et banquettes mieux aménagées qu'à Arignac ; elles ne sont pas très-étendues et donnent du gypse à trois fours de cuisson et autant de moulins situés tous à Arnave. La production moyenne annuelle de ces trois fours est de 40 à /15.000 hectolitres.

Au point de vue des transports, les carrières crArnave sont placées dans de meilleures conditions que celles d'Arignac ; les charrettes peuvent atteindre le pied des carrières, situées, du reste, au niveau même de la vallée. A Arnave, comme à Arignac et Bédeillac, le four de cuisson est conique circulaire, à une hauteur de II mètres, son diamètre à la base est de 2 mètres, à la partie supérieure de im,5o; la grille inférieure est rectangulaire, a 2 mètres de long sur om,50 de large.

Chaque fournée contient 8o hectolitres de plâtre, exige 8 à 9 heures pour Sa cuisson et une journée de travail, en y comprenant le temps de chargement et de déchargement; quand on brûle

du coke, la consommation du combustible est de A à 5 kilogrammes

par hectolitre de plâtre. Gypse du bassin de Massat. - L'étage des schistes supraliasiques qui occupe le centre du bassin de Massat, contient, dans son voisinage avec les roches primitives des montagnes de Soulan et Boussenac, un assez grand nombre d'affleurements gypseux en relation évidente avec les ophites. Quelques-uns d'entre eux ont été l'objet de travaux d'exploitation purement locaux; les principaux affleurements sont, en marchant de l'ouest vers l'est, ceux de : Biech, près d'Aleu, Matalas, la Rouqueille et le Touron, près Massat, le sommet du col de Port sur le versant de Massat, etc. ; ces exploitations sont très-irrégulières, ne dépassent pas quelques milliers d'hectolitres par an ; sur la même ligne d'affleurement, sont un très-grand nombre d'indices gypseux qui n'ont jamais été l'objet d'aucune recherche. Au col de Port, on voit de très- grandes excavations qui attestent l'existence d'anciens travaux considérables.

TOME XVII, 1870.

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