Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 124]

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RESSOURCES MINÉRALES

lomètres; de Saint-Lizier à la gare de Saint-Girons, est une bonne route de 27 à 28 kilomètres. Montagne d'Anglade. Au-delà de Peyronère, dans la montagne

d'Anglade, on a exploité autrefois un filon de galène et blende massif à grains fins enclavé dans des schistes et dirigé sensiblement

de l'est à l'ouest. Le minerai avait à la surface de 0,20 à orn,3o en profondeur il a presque complètement disparu. Dans les terres encaissantes, on trouve des litharges qui paraissent être les traces d'une importante exploitation.

Minerai de plomb argentifère et zinc du bassin du Lez. Toutes les hautes montagnes du bassin du Lez, aux environs de Sentein, appartiennent à la formation des schistes inférieurs siluriens.

Port d'Orle.

Le granite n'apparaît au jour sur aucun des

points de la crête frontière du bassin de Lez; mais tout le long de cette crête existe un soulèvement souterrain de roches primitives suivant une ligne O. Io à 2.° N. placée à environ kilomètre sur le versant français, qui a produit dans les couches de transition qu'elles supportent, un double pendage anticlinal. La branche sud de transition forme presque toutes les crêtes frontières; la branche nord, après le soulèvement, a été considérablement ravinée; les hauteurs qu'elles formaient ont presque complétement disparu avec tout ce qu'elles pouvaient contenir. Une exception seulement a été faite à l'extrémité ouest du bassin, au quartier de Chichoix, où sont les mines exploitées dites de Sentein et Saint-Lary. Au milieu de cette formation schisteuse à double pendage est un grand banc calcaire de Lio à 6o mètres, imprégné de filets métalliques qui tranche très-visiblement sur tous les versants de montagnes au milieu de couches schisteuses fortement déchiquetées et teintées de couleurs foncées. Cet affleurement offre, comme les assises en-

caissantes, un double pendage, soit au sud, soit au nord ; son affleurement méridional, presque horizontal avec une légère pente de quelques degrés au sud, apparaît depuis le fond de la vallée de Biverot, au pied de Montvaillier jusqu'au port de la tiourquette, l'extrémité du val de Chichoix; il est surtout bien visible sur le versant nord du haut pic de Maubermé. Au port d'Orle, il a été l'objet de quelques recherches récentes. Le minerai est toujours au contact de cette bande calcaire trèsconstante et des schistes pyriteux du toit ; la couche métallique, très-variable, parfois atteint 5 à 6 mètres de blende pure, comme

au pic de Cornave qui domine à l'est le port d'Orle, en divers points de la Mail de Bulard, au port d'Uretz; d'autrefois elle se

DE Ir ARIÉGE.

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réduit à quelques traces de blende et galène éparses dans le calcaire ; le minerei, à la surface, est surtout formé de blende, et rarement de galène. La branche nord de l'affleurement calcaire a disparu, emportée . par les eaux, dans presque tout le bassin du Lez, et ne se retrouve qu'au fond du val de Chichoix, où elle forme la base de l'exploitation des mines de Sentein et Saint-Lary.

Bonac. Dans la même vallée d'Orle, au lieu dit Flouquet, avant de gravir la montée du port, est un petit filon de galène à grains fins très-argentifère de o",20 de puissance; il est orienté O. 50°N. avec plongement de 45" au norcU,est; le toit est schisteux, le mur est calcaire. Chichoix (Sentein).Le quartier de Chichoix est situé à 1.900 mètres au-dessus du niveau de la mer, tout près du port de la Hourguette qui conduit de la vallée de Biros à la vallée d'Aran ; les affleurements sont concordants avec les couches de la montagne et orientés 0. 10° à 15° N. Le toit est formé par un schiste gris noirâtre

compact, à assises minces et très-régulières ; ce schiste est trèspyriteux et donne par décomposition des pyrites, des sources ferrugineuses et des fers limoneux. Le mur du filon argentifère, en tout temps fort distinct du toit, se compose d'un calcaire gris compact à veinules de chaux spathique, oxide de fer et blende, fréquemment rubanné, blanc et noir et parfois siliceux. L'affleurement (Pl. lii, fig. A) formé de quartz au toit, de chaux spathique avec blende et galène du côté du mur, est sensiblement rectiligne; il est dirigé 0. io° à ;5" N. et part presque du port de la Hourquette pour descendre avec une régularité remarquable sur plus de a kilomètres, en se dirigeant vers le bocard . situé au hameau d'Aylie au bas de la vallée. Cet affleurement prend en écharpe les montagnes qui forment la rive gauche du vallon de Chichoix ; il n'est point également riche dans toute cette étendue, les masses de minerai paraissent concentrées au sommet de la montagne, sur un espace horizontal assez restreint. Tout le long de son affleurement, le filon est sensiblement horizontal et, à mesure qu'il s'avance dans le coeur de la montagne, il vers le s'incline de plus en plus jusqu'à prendre mit pendage de nord, à 100 mètres du jour. Sur chaque point, le toit schisteux est fort net et est séparé distinctement du filon par une salbande. terreuse parfois mince; le mur, au contraire, contient souvent des masses énormes de chaux spathique et d'oxyde de fer, de nombreuses poches de minerai tantôt isolées, tantôt communiquant avec les masses principales du contact par des conduits étroits et