Annales des Mines (1870, série 6, volume 17) [Image 18]

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EXPÉRIENCES SUR LE GRILLAGE

DES BLENDES ARGENTIFÈRES.

le traitement pour zinc, que g p. Io° de différence, 1.5 au

d'opérer ce grillage à une température qui en fît rentrer la

grillage et 7,4 à la réduction, entre les rendements et

durée dans des limites pratiques et permît de détruire

les teneurs fournies par les essais. Avec quel soin, quelle profusion de calorique ne doivent pas être conduites des

partie au moins des sulfates produits. Rien de plus naturel

Su

opérations donnant des résultats qu'on oserait à peine promettre d'atteindre au laboratoire I Le four est d'ailleurs à deux soles recevant chacune, et successivement, une tonne de blende qui passe 22 heures dans le four. D'autre part, si dans la plupart des opérations métallur. gigues on peut corriger les défauts des appareils par une prolongation du travail et une élévation gratuite de tempé-

rature, on ne peut avoir recours à ces moyens d'action quand il s'agit de blendes argentifères. MM. Durocher, Ma.

lagutti et Plattner ont établi que les minerais perdent de l'argent, sinon par une prolongation de séjour, au moins par une élévation de la température. Il est de rigueur, en effet, de ne pas dépasser le rouge sombre, si on veut éviter les pertes de métal précieux. Je m'abstiendrai de toute hypothèse sur la cause de ces pertes

et l'état où le métal se volatilise, mais le fait subsiste et

le quantum perdu peut, dans le cas qui nous occupe, atteindre 6o p. moo du métal précieux. Or, aux températures permises, l'oxydation complète des sulfures est presque impossible à réaliser, et en tous cas la décomposition des sulfates tout à fait nulle. Il y a encore cette particularité : au cas où la désargentation eût été la dernière opération de la série ; que, tandis que la réduction pour zinc n'enlève pas d'argent aux blendes grillées qui en ont perdu au grillage, la même opération, la réduction, en fait perdre, s'il s'agit d'un grillage conduit de façon à n'avoir pas causé de pertes. La question étant ainsi posée à l'époque de nos recherches, la première idée était évidemment de chercher à empêcher les pertes d'argent au grillage, tout en permettant

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alors, admis que la volatilisation ne se fît pas à l'état de corps simple, que de chercher à détruire la combinaison volatile quelle qu'elle fût. On pouvait espérer d'y arriver en

substituant à l'argent un corps de propriétés analogues. Or l'oxyde d'argent joue dans toutes les combinaisons connues le rôle d'une base très forte. C'était donc parmi les bases qu'il convenait de chercher et la chaux se présentait immédiatement à l'esprit. On procéda alors, sous le moufle du four de coupelle, à des grillages, d'abord à basse température, avec coup de feu final au blanc, puis avec des températures soutenues, de blende mélangée à du calcaire. Le succès fut complet, et tandis que des essais eimilaires sans matière préservatrice accusaient des pertes fort considérables au grillage, toutes les fois que le calcaire se trouva en assez forte proportion pour entourer le minerai ou, plus exactement sans doute, de manière à ce que chaque molécule gazéifiée fût en con-

tact avec le composé calcique, il n'y eut pas la moindre perte en métal. Il convenait de vérifier si la réduction pour zinc n'amènerait pas la perte dont on s'était préservé au grillage. On traita donc pour zinc des blendes grillées dans les conditions ci-dessus, et les résidus, essayés pour argent, accusèrent une anomalie dont nous ne parlerions pas si la fré-

quence des essais et la complète concordance des résultats n'avaient mis la chose hors de doute. Invariablement, en pareil cas, le bouton d'argent obtenu fut plus fort que celui que rendait à l'essai direct même quantité de minerai grillé ou même de minerai cru. Inutile de dire que calcaire et réactifs employés étaient absolument dépourvus d'argent. Pour être anormal, le fait n'est d'ailleurs pas sans pré-