Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 98]

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G-ÎTES MINÉRAUX

ET MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION DE L'ALGÉRIE.

Dans la province d'Oran

L'usine de fusion de la mine de plomb de Car Bouban. Dans la province d'Alger':

L'usine à maties de la mine de cuivre de l'oued Merdja. Dans la province de Constantine

-L'usine à mercure de Ras el Ma; L'usine de fusion de l'Alelik, près de Bône.

Usine de l'Alelik, près Bône. - Cette dernière usine, qui est située sur les bords de la Seybouse, comprend deux hauts fourneaux qui sont en chômage depuis t863. Ils fabriquaient de la fonte au charbon de bois, en employant d'abord le minerai de fer oxydulé de la mine de Meboudja; mais après l'épuisement de cette mine, ils ont employé les minerais de Kharezas et d'Aïn Mokhra. Le minerai rendu à bord de la Seybouse était acheté 15 francs la tonne et coûtait 0',e5 de transport jusqu'à l'usine: là il était grillé dans des fours continus. Une machine à vapeur de Lie chevaux, sans condensation, donnait le mouvement a la machine soufflante des hauts fourneaux ; les chaudières à vapeur étaient chauffées par les gaz chauds pris à la hauteur du gueulard. Elles marchaient avec l'eau de la Seybouse, qui est saumâtre et que l'on puisait à une profondeur de 17 mètres.

On soufflait à l'air froid que l'on introduisait par deux tuyères placées en face l'une de l'autre ; mais en cas d'obstruction du fourneau, on soufflait à l'air chaud, on faisait varier le lit de fu-

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Lors de l'organisation de cette affaire industrielle, il paraît qu'on a fait des dépenses considérables et improductives, qui ont diminué très-notablement le fonds social et amené un premier chômage. Lors de la reprise des travaux, les difficultés de se procurer du combustible à bas prix, ont pu contribuer a amener un deuxième chômage ; peut-être l'affaire était-elle encore mal administrée. Il

est impossible de se prononcer d'une manière absolue sur les causes qui ont amené le dernier chômage, si l'on ne fait un examen approfondi des livres tenus au siége de la société. Quoi qu'il en soit, si l'usine de l'Alelik était bien administrée, il serait possible qu'elle trouvât autour d'elle les éléments de succès nécessaires à sa marche. Grâce à la nouvelle impulsion donnée à l'exploitation de la mine de fer d'Aïn Mokhra, le minerai de fer qui était vendu primitivement i5 francs la tonne à l'usine de l'Alelik, pourrait aujourd'hui. lui être livré à 12 francs la tonne au maximum. Le développement que prend tous les jours l'exploitation des forêts de la subdivision. de Bône, doit nécessairement fournir du bois de charbonnage à très-bas prix. Une partie de ces charbons pourrait être amenée à prix réduits à l'usine de l'Alelik, à l'aide du chemin de fer de la mine d'Aïn Mokhra. Si ces ressources étaient insuffisantes, les grands bateaux à vapeur de la Compagnie générale transporteraient facilement à Bône le coke de bonne qualité nécessaire pour combler le déficit ; les débouchés seraient toujours assurés aux produits de l'usine de l'Alelik, à cause de l'excellence de ces derniers; car l'emploi du coke de bonne qualité mélangé au charbon de bois, grâce aux perfectionnements introduits dans la fabrication

de la fonte, ne diminue pas la qualité de cette dernière ni celle dg fer qui en provient.

sion, selon qu'on voulait fabriquer de la fonte grise ou de la 'fonte blanche. La fonte blanche se vendait sur place 190 francs la tonne. La fonte grise ou truitée se vendait sur place 200 francs la tonne. Les fontes de l'Alelik étaient vendues à l'État pour la marine, et aux fabricants d'acier de Saint-Étienne. Le charbon de bois employé à l'usine de l'Alelik venait en partie de l'Edough et coûtait 7 francs le quintal rendu à l'usine. Comme on ne pouvait s'en procurer une quantité suffisante pour /a consommation annuelle, on faisait venir le reste de l'Italie. L'usine de l'Alelik asubi plusieurs chômages dont les causes sont

La fabrication de la fonte et même du fer dans les usines de l'Alelik, est une question très-importante et qui mérite qu'on l'étudie sur place avec le plus grand soin. La compagnie puissante qui exploite aujourd'hui la mine de fer d'Aïn Mokhra, et qui dispose de moyens de transports si remarquables entre la France. et l'Algérie, pourrait mieux que toute autre redonner une nouvelle

complexes.

améliorée, grâce aux perfectionnements apportés dans les anciennes méthodes de fabrication. Quelques hauts fourneaux fon-.

vie I. l'usine de l'Alelik.

Depuis quelques années, la fabrication de la fonte au charbon de bois diminue graduellement d'importance en France, parce qu'elle coûte plus cher que la fabrication de la fonte à la houille ou au coke, et que la qualité de cette dernière fonte S'est beaucoup

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