Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 23]

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE. s4 Dr Vo3léker lui assignent la valeur de ii à 12 francs, qui est

restée encore bien au-dessus du prix du marché (). Mais

même à 12 francs il est facile de voir que la spéculation était désastreuse. Il résulte, en effet, du compte de M. Wicksteed que les frais de fabrication, non compri les briquettes, le travail des essoreuses et l'entretien, se sont élevés, en 1858, à près de 14.000 francs. D'autre part les 4.5oo tonnes d'engrais à 12 francs auraient donné 54. 000 francs; il serait donc resté 4.o.000 francs seulement pour faire face à l'intérêt et à l'amortissement d'un capital de 7oo.000 francs, ce qui est tout à fait insuffisant. Mais la réalité, nous le répétons, a été bien loin de ce compte; et c'est à peine si le produit de la vente a couvert les frais d'exploitation, en sorte que le capital d'établissement est resté entièrement improductif. Aussi la compagnie a-t-elle dû résigner sa concession. Aujourd'hui la municipalité de Leicester se borne à pomper les eaux et à épurer sommairement moyennant une dépense annuelle de 55 à 40.000 francs. L'engrais ne se vend guère

que 2 francs le mètre cube Ç.

Silice insoluble. Carbonate de chaux Oxyde de fer et d'alumine. Carbonate de magnésie Sulfate de chaux Chlorure de sodium Potasse Phosphate de chaux Total

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Plusieurs autres localités, Tottenham , Ely, Bristol, Chelmsford, etc. ont employé soit la chaux, soit d'autres réactifs, mais ne s'en sont pas mieux trouvées. Toutes se sont heurtées à ce double écueil : insuffisance des produits, incommodité des manipulations. Partout le résultat commercial a été déplorable et partout on a eu à se prémunir contre le danger des mauvaises odeurs résultant soit du traitement, soit de l'accumulation de l'engrais, danger qui, on le conçoit, eût été bien autre si l'on avait eu affaire à des centres de population considérables.

Dans quelques villes on a reculé devant l'emploi des agents chimiques, et l'on s'est borné à une clarification mécanique. A Birmingham on a fait, dans ce but, une installation grandiose, qui a coûté à la municipalité près de 2 millions, mais qui n'a pas donné les résultats .qu'on en attendait. La population dépasse 5oo.000 âmes ; le volume

quotidien des liquides est de 55.000 mètres cubes. Les deux émissaires débouchent à Saltley, près du confluent de la Rea et de la Tame. Les eaux sont introduites à I' extrémité d'un bassin d'environ foo mètres de long, 5o de large

et sm,io de profondeur, divisé en trois compartiments.

(*) Voici l'analyse de M. Vcelcker Eau. Matière organique (azote, 0,60)

PROCÉDÉS CLIII11 [QUE S.

11,52 12,46 15,50

55,99 2,89 5,67 1,76 0,45 0,27 0,27

Les deux premiers sont de simples réservoirs de dépôt; le troisième comprend, en outre, un filtre per ascensum d'une surface de 45o mètres quarrés, formé d'une grille en fer qui supporte 7 à 8 centimètres de gros gravier et 22 centimètres de gravier fin. Après avoir parcouru successivement les trois compartiments et traversé le filtre de bas en haut, les eaux clarifiées s'épanchent dans une rigole latérale qui les emmène à la rivière. Le troisième compartiment comprend aussi un filtre per descensum marchant con-

curremment avec l'autre; mais quand nous l'avons vu, on

100,78

(**) En août 1868, la municipalité de Leicester a entrepris des essais d'épuration à l'aide d'un procédé breveté au nom de MM. Sillar et Ce, dont on avait fait grand bruit. Les articles du Times et dusGitemical News annonçaient une désinfection complète

et une production à bas prix d'un engrais .de première valeur. Mais il résulte des renseignements qui nous ont été fournis (décembre i868), que le procédé Sillar ne paraît pas devoir être plus heureux que ses devanciers,