Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 22]

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

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PROCÉDÉS CHIMIQUES.

L'installation de Leicester est la plus importante où l'on ait pratiqué le traitement chimique. Il s'agit là d'une ville de 70.000 habitants, fournissant 5 millions de mètres cubes d'eau d'égout par an, soit plus de 15. 000 mètres cubes par jour. On s'était proposé d'appliquer le procédé Wicksteed,

dont le principe est l'emploi de la chaux, mais qui se distingue par le mode et l'agencement des manipulations.

La compagnie concessionnaire des eaux d'égout s'était

radier est formé de deux parties inclinées vers le milieu, où elles se réunissent en une rigole, dans laquelle une vis d'Archimède de o"',90 de diamètre entraîne la pâte vers

un puisard. La profondeur du réservoir est ainsi de

le long des parois, et de 4m,5o au milieu. A l'aval, des petits diaphragmes, ou vannes, laissent le liquide épuré s'écouler par tranches minces à la rivière. Une chaîne à godets élève les boues du puisard dans im,5o

engagée à faire tous les frais d'établissement et d'exploitation et devait être rémunérée par la vente de l'engrais. La

une des deux citernes situées à l'étage supérieur, à

fabrication qui a marché pendant deux ans, de

1856 à

culté consistait à débarrasser ces boues du liquide en excès. M. Wicksteed s'est arrêté à l'emploi d'essoreuses

« Le collecteur, dit M. Ronna qui a visité les travaux

à force centrifuge qui enlèvent les deux tiers de son poids

à l'époque, débouche dans un puits; une machine à

d'eau à 2 oo kilog. de matière, après un quart d'heure de révolution. Ces essoreuses, au nombre de douze, font 1.000 tours par minute. Plus tard, pour diminuer la dépense de ce mode de séchage, M. Wicksteed employait une presse consistant en une série de plateaux à toile métallique et placée à l'étage inférieun La pâte, au sortir de la presse ou des toupies esso« reuses, était découpée, moulée à l'état de briquettes, et

1858,

avait lieu dans les conditions suivantes

vapeur de 2 o chevaux élève les eaux par une pompe de orn,7o de diamètre, au niveau des réservoirs. Une autre petite pompe, commandée par la même machine, verse

dans la conduite maîtresse alimentée par la première pompe, une certaine quantité de lait de chaux préparé dans une citerne spéciale. Cette quantité, réglée par des robinets, varie entre ogr,25 et ou, oo5 par litre, suivant la nature des eaux et la consistance du lait. Des agitateurs à palettes brassent le mélange dans une caisse étroite et longue d'où le liquide sort lentement, par des ouvertures « horizontales, dans un réservoir en maçonnerie de 6o mè-

6 mètres au-dessus du sol. Comme à Tottenham, la diffi-

mise à sécher. Une machine de 8 chevaux mettait en mouvement les

agitateurs, la vis et la noria. Chaque toupie était con-

tres de longueur sur 15 mètres de largeur, divisé en

duite par une petite machine horizontale à cylindre oscil-

fC deux compartiments, à une distance de 15 mètres du point de départ, par une série de châssis verticaux et mobiles. Ces châssis en toile métallique sont destinés à

lant. Une seule chaudière fournissait la vapeur à ces

retenir les corps en suspension. La vitesse du liquide, qui

n'est plus que de con,006 à om,008 par seconde, permet aux sept huitièmes environ du dépôt floconneux de se déposer dans le premier compartiment. Dans la partie comprise entre les agitateurs et les châssis, le réservoir est recouvert d'une voûte plate formant plancher. Le

i( diverses machines. Le personnel de l'usine comprenait, outre le mécanicien et le chauffeur, 5 ouvriers aux essoreuses, i briquetier, 5 ou 6 manoeuvres. La compagnie, en 1856, avait dépensé une somme de 700.000 francs en installation et en essais. Elle fabriquait

annuellement 4.5oo tonnes d'engrais solide. Le prix en avait été fixé d'abord à 5o francs la tonne, puis à

25

francs,

mais sans jamais pouvoir être obtenu. Les analyses du