Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 17]

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EMPLOI DES EAUX D'ÉGOUT EN AGRICULTURE.

PROCÉDÉS CHIMIQUES.

est la bonne, et, ce point reconnu, comment doit-elle être pratiquée? Tel est le problème que nous essayerons de ré-

10 Applications, en Angleterre.

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soudre d'après les résultats 'obtenus jusqu'à ce jour en France et à l'étranger. Notre travail sera divisé en trois parties : la première sera consacrée à l'étude des procédés chimiques ; la seconde

l'étude des procédés agricoles ; et la troisième à la description d'un certain nombre d'entreprises d'irrigations qui se poursuivent actuellement sur divers points de l'Europe. Nous terminerons par quelques conclusions résumant l'ensemble des considérations développées dans les trois chapitres.

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Une première série d'expériences sur la chaux et les sels

phéniqués a eu lieu en 1856 à Manchester, par les soins des D" Angus Smith, Grace Calvert et Mac-Dougall , en vue d'obtenir la purification de la rivière Medlock , qu'on peut assimiler à un égout dans la traversée de cette ville, à cause de la quantité de résidus industriels et d'immondices qu'elle reçoit. Les eaux étaien t arrêtées dans des bassins où s'effectuait le mélange avec la chaux, sous l'influence d'agitateurs mécaniques. Les premières expériences, portant sur

4.0oo mètres cubes, démontrèrent que l'addition d'un CHAPITRE PREMIER. PROCÉDÉS CHIMIQUES.

peu plus de /10.000 de chaux suffisait pour déterminer la clarification. On reconnut ensuite que la chaux n'était pas épuisée par une première réaction, mais qu'on pouvait faire

agir le précipité sur de nouvelles quantités d'eau impure, Nous rangeons sous cette dénomination tous les procédés par lesquels on cherche à séparer tout ou partie des matières qui souillent les eaux d'égout, à l'aide de quelque substance

ajoutée à ces eaux. Nous y rattacherons, à cause de l'analogie des manipulations, bien qu'aucune réaction chimique n'y intervienne, les méthodes de séparation incomplète par voie de simple dépôt ou de filtrage. Les deux catégories d'opérations ont généralement été essayées dans les mêmes localités et ont eu les mêmes partisans ; on était conduit des unes aux autres, soit par le désir de simplifier le traitement au détriment du résultat, soit au contraire par le désir d'améliorer le résultat au prix d'une complication du traitement. Les principaux ingrédients chimiques dont on a fait usage, sont : la chaux, le chlorure de chaux, le perchlorure .de fer,

le sulfate d'alumine et l'acide phénique. La chaux qu'on se procure à bon marché à peu près partout, a eu les applications de beaucoup les plus étendues.

ce qui permit de réduire la consommation de chaux à 1/5o. 000. Les eaux, bien que très-claires, conservaient de l'odeur, ou, da moins, la reprenaient au bout de quelque temps. Ce fut pour la combattre qu'on eut recours alors à la poudre Mac-Dougall (mélange de phénate de chaux et de sulfite de magnésie), à la dose de 5o grammes pour s kilogramme de chaux employée. On parvint ainsi à diminuer la tendance à la putréfaction. Toutefois, soit par suite de la dépense ou de la difficulté des manipulations, soit par l'impossibilité d'obtenir pratiquement une désinfection satisfaisante ou par toute autre cause, les expérimentateurs discontinuèrent leurs essais, et ils ne nous ont pas paru, quand nous les avons vus quelques années plus tard, disposés à les reprendre. La chaux a été de nouveau expérimentée à Lon ales, à diverses replises, notamment par les D" Hofmann , Witt, Thomas Way, Franckland et Letheby. MM. Hofrnann et Witt ont traité une première fois les eaux d'égoutt de la