Annales des Mines (1869, série 6, volume 15) [Image 19]

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NOTICE SUR P. BERTIVER.

NOTICE SUR P. BERTHIER.

« de M. Berthier n'aient contribué à expliquer ou à perfec« tionner. Les combustibles, sur lesquels reposent presque tous les traitements de minerais, ont fixé d'une manière toute spéciale l'attention de Berthier, qui a fait de nombreuses études sur leur composition chimique. Le procédé si simple et si pratique qu'il a imaginé, pour déterminer leur pouvoir calorifique, est devenu d'un emploi général et a rendu les plus grands services. On sait que ce procédé, qui repose sur un

principe antérieurement avancé par Welter, consiste à chauffer dans un creuset de terre le combustible à essayer, coke, charbon, houille ou bois, en mélange intime avec un excès de protoxyde de plomb ou litharge, de telle sorte que toute la matière combustible soit convertie en acide carbonique et en eau, par l'oxygène de l'oxyde de plomb ; le plomb revivifié se réunit en un seul culot, dont le poids fait connaître, par une règle de proportion, la quantité d'oxygène qui a été nécessaire à la combustion, et de là, le pouvoir calorifique du combustible. D'un autre côté, les silicates, qui résultent de la plupart des procédés métallurgiques, ont été également soumis par

Berthier à une étude approfondie. Il a analysé un trèsgrand nombre d'entre eux, de manière à en déterminer la

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ainsi qu'en docimasie ; la Composition chimique d'un minerai étant donnée, on peut, en effet, conclure ce qu'on doit

y ajouter en argile, calcaire ou autres substances, pour déterminer la fusion de la partie vulgairement appelée gangue. Ce qui distingue tout particulièrement les travaux de Berthier de ceux qu'avaient faits ses prédécesseurs, (*), c'est, comme l'a remarqué M. Chevreul, que les silicates qu'il formait provenaient de mélanges, faits dans des proportions atomiques ; qu'il opérait à des températures aussi bien déterminées que possible ; enfin que les résultats de ses synthèses étaient coordonnés avec ceux de ses analyses, de telle sorte que les uns servent de contrôle aux autres. On sait que Berthier est arrivé à faire dépendre la fusibilité des silicates simples de trois causes : de la fusibilité propre de la base unie 'à la silice, de son énergie chimique et de sa proportion. Quant à la fusibilité des silicates doubles et multiples, elle est plus grande, ainsi que l'a reconnu Berthier, que la fusibilité' moyenne des silicates simples qui

les constituent : par exemple, les silicates de chaux, de magnésie et d'alumine, qui ont séparément si peu de disposition à se fondre, forment des silicates doubles à base de chaux et de magnésie ou de chaux et d'alumine, qui sont fusibles.

Ses études sur la constitution des silicates ont trouvé

composition exacte et la formule atomique. Conformément à la notion que Berzélius avait si heureusement introduite dans la science, en considérant la silice, non comme une terre, mais comme un acide, l'étude des divers degrés de saturation de ses composés, devait présenter un véritable intérêt, pour la théorie des opérations et pour la manière la plus rationnelle de les conduire.

une première application importante, dans la fabrication de la fonte. On est ainsi arrivé à déterminer la composition la plus convenable à donner aux laitiers des hauts-fourneaux, qu'ils soient chauffés par le combustible végétal ou par le combustible minéral.

Berthier compléta cette série d'analyses, en instituant de nombreuses expériences sur des silicates simples et complexes, principalement dans le but de constater leur aptitude plus ou moins grande à se fondre. La connais-

vices à l'industrie.

sance de leur fusibilité importe beaucoup en métallurgie,

La méthode si simple, si prompte et si pratique qu'il a imaginée pour essayer les minerais de fer, a bientôt été d'un usage général et a rendu ainsi les plus grands ser-

(*) Journal des savants, chap. V, Réactifs. Tome XV, 1869.